Infobible prouve l’existence de Jésus

De nombreux sites prouvent l’existence de Jésus. Certains semblent plus sérieux que les autres. Examinons infobible.

Il s’agit d’une conférence donnée par un chrétien évangéliste qui semble sérieux, documenté, raisonnable.

Il n’y a pas de mensonge, ce qui est dit est exact mais de nombreuses difficultés sont passées sous silence. Bref, ce qu’il dit est convaincant… quand on ne connait pas le dossier.

Encore une fois, s’il existe de bons arguments en faveur de l’existence de Jésus, pourquoi ne les trouve-t-on nulle part ?

Voici le texte de la conférence avec mes commentaires en italique.

Titre : Jésus-Christ et l’histoire, de quoi est-on vraiment sûr ?

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Se poser la question de qui est vraiment Jésus ? Qu’est-ce qui fait partie de la légende ? Qu’est ce qui fait partie de la réalité historique ? Est-ce qu’il y a des choses qu’on peut établir avec certitude ?

Alors, l’histoire, c’est toujours sujet à question. Napoléon disait : l’histoire, c’est un mensonge que tout le monde croit. On peut aussi se rappeler de ce que disait Hegel c’est que l’histoire nous apprend que l’homme n’apprend rien de l’histoire. Alors on va essayer d’être plus malins et faire comme les philosophes qui regardent ce qu’il y a dans l’histoire et qui essayent d’en tirer des conclusions.

1’ 50’’

Alors première conclusion qu’on va essayer de tirer, c’est par rapport déjà à son existence. Est-ce que Jésus a vraiment existé ? C’est une première question, avant d’aller plus loin.

Et puis les chrétiens des premiers siècles est-ce qu’ils avaient la même foi que la foi chrétienne d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’ils croyaient par rapport à Jésus. Est-ce qu’ils croyaient qu’il était Dieu ou est-ce que c’est une idée qui s’est forgée petit à petit au cours des siècles. On va essayer d’aller regarder et de demander aux textes de l’époque, ce qu’il y a dedans.

Les miracles. Est-ce que c’est aussi une réinterprétation du réel ou est-ce que réellement le surnaturel a fait irruption dans l’histoire avec Jésus-Christ ?

Est-ce que les évangiles qu’on a sont authentiques ? Pourquoi Matthieu, Marc, Luc et Jean. Et pourquoi pas Philippe, Thomas, Judas. Ceux qui ont lu le Da Vinci Code peuvent se poser la question. On va se la poser nous aussi.

Et puis les évangiles, qu’est-ce qu’ils disent ? On va juste regarder quelques éléments.

2’46’’

Alors une première chose, un savant anglais disait : Jésus, avec les prétentions qui sont les siennes, soit il est vraiment le Seigneur, ce qu’il prétend être, soit il est un menteur, qui a bien trompé tout le monde. Soit c’est un fou. Mais il n’y a pas de milieu.

3’ 05’’

Et puis aujourd’hui il on a rajouté encore la légende. Bon ça c’est récent. C’est que depuis tout récemment que des gens se sont posé la question de l’existence même de Jésus.

Oui, et alors ? Les idées récentes sont-elles de mauvaises idées ? Personne pendant longtemps n’a pensé que la terre tourne autour du soleil. Est-ce une raison pour rejeter cette idée ? Personne n’a douté de l’existence de Jésus pendant longtemps. Est-ce pour cela que Jésus a existé ?

Alors on va commencer à se poser par là. Est-ce que Jésus a vraiment existé ? Et on va poser la question à un homme politique de l’époque qui s’appelait Tacite et qui écrivait dans ses Annales en parlant de « ceux que la foule appelle chrétiens » et il décrit : ce nom de Chrétiens, ça leur vient du nom de Christ qui a été condamné sous Ponce Pilate. Sous le règne de Tibère par le procureur Ponce Pilate.

Il faut préciser que Tacite écrit à Rome dans les années 110 alors que la mort de Jésus est située à Jérusalem vers l’an 30. Tacite n’est pas un témoin et il ne semble pas avoir fait d’enquête sur la Palestine. Il est donc très vraisemblable que ce qu’il dit de Jésus lui vient des chrétiens qui répètent ce qu’ils ont appris au catéchisme. Tacite ne nous renseigne pas sur l’existence de Jésus.

Alors il y a deux choses déjà qui sont très intéressantes. Ici on voit « la foule les appelait chrétiens ». Et bien vous savez quoi, dans l’Évangile, dans la Bible, le mot chrétien n’apparait que trois fois. Et le mot chrétien apparaît toujours dans la bouche de ceux qui ne sont pas chrétiens. C’est un mot, que la foule appelait les gens chrétien. Donc on voit que là on a un témoignage. La foule les appelait chrétien. Et ce nom de chrétien qu’on leur donne, dans le Nouveau Testament, ça concorde. Donc on voit qu’on est antérieur à Tacite, on est de cette période là. Et effectivement, le nom de chrétien, que nous avons adopté pour notre, plus tard, à l’époque, n’était pas le nom qu’on… on s’appelait les frères, on s’appelait les disciples mais on s’appelait pas les chrétiens.

Il y a effectivement là un indice que le texte de Tacite est ancien, qu’il date effectivement du début du IIe siècle, que ce n’est pas un faux datant du Moyen-âge. Cela ne change rien au problème de la source de Tacite.

Ensuite, le nom de chrétien leur vient du nom de Christ et là encore une chose, dans l’Évangile, on trouve pas beaucoup le nom de Christ et beaucoup le nom de Jésus. Et très rapidement le nom de Jésus a disparu pour être remplacé dans l’usage par le nom de Christ et là on voit le nom de Christ. Dans les épîtres on voit progressivement le nom de Christ qui est aussi fréquent que le nom de Jésus mais en fait, le nom de Jésus lui-même est fréquent que dans les écrits du premier siècle voire de la première moitié du premier siècle. Donc là encore on voit quelque chose qui confirme des choses qui se trouvent dans l’Évangile.

Oui, cela confirme que les non-chrétiens appelaient « chrétiens » les chrétiens et que les chrétiens appelaient Jésus « Christ ». Cela ne confirme pas l’existence de Jésus.

On voit bien pour Tacite, c’est un personnage tout à fait historique qui est mort, quelqu’un de banal. C’est un ennemi des Chrétiens. D’ailleurs il se réjouit presque de ce qui leur arrive. Ils étaient couverts de peaux de bêtes, déchirés par les chiens, crucifiés. Et le soir on les allumait pour servir de lampes pour éclairer la nuit. Vous savez c’est la fameuse persécution suite au grand incendie de Rome déclenché par Néron. Comme il en avait marre qu’on l’accuse et qu’on lui demande des comptes, ben il avait cherché des boucs émissaires et ces boucs émissaires c’étaient les Chrétiens.

5’45

Alors, regardez ce que dit l’encyclopédie Britanica.

Ces témoignages indépendants,

 

Stop ! Il faut insister sur ces deux mots : « témoignages indépendants ». Indépendants de quoi ? Indépendants du discours chrétien.

On peut soupçonner les chrétiens de partialité ou de manque de sens critique en ce qui concerne Jésus, par exemple en ce qui concerne son existence.

C’est pour cela que le texte de Tacite est précieux : c’est un témoignage qui ne vient pas directement d’un chrétien.

Il est pourtant bien évident que Tacite peut répéter ce qu’il a entendu de la part de chrétiens, ou de quelqu’un qui répète ce que disent ou écrivent les chrétiens. Dans ce cas, le témoignage de Tacite est inutile pour établir l’existence de Jésus.

L’encyclopédie Britanica, et notre orateur, affirme que le texte de Tacite est un témoignage indépendant des sources chrétiennes. Mais ne nous disent pas comment ils le savent. Cela ne suffit pas .

Le témoignage sur Jésus indépendant (des chrétiens) est le Graal de la défense de l’existence de Jésus mais on ne l’a pas encore trouvé.

 

et je vais en lire d’autres plus tard mais je vous dis d’abord ce que dit l’encyclopédie, prouvent que dans les siècles passés même les opposants au christianisme, dont Tacite, n’ont jamais douté de l’historicité de Jésus. Cette historicité a été remise en question pour la première fois sur des bases inadéquates par plusieurs auteurs à la fin du XVIIIe, durant le XIXe et au début du XXe siècle. On voit bien que c’est quelque chose de tout récent. Mais que ça n’a jamais été contesté par les gens les plus concernés, c’est-à-dire les gens des premiers, deuxièmes, troisième siècles.

Voir mes remarques précédentes.

Alors je vais citer d’autres textes, des auteurs du premier siècle et du deuxième siècle. Mais par rapport à un thème qui est complémentaire, on va pas seulement parler de son existence qui je pense est bien établie, mais aussi de qu’est-ce que les Chrétiens pensaient de Jésus. Est-ce que pour eux il était Dieu ou est-ce que cette divinité de Jésus Christ est une doctrine qui est venue plus tard.

Eh bien on va voir est-ce que ça a été imaginé par le concile de Nicée et les conciles du quatrième siècle, est-ce que c’est conciliable avec le monothéisme juif. On sait que le christianisme est né dans les cercles juifs. Que les premiers chrétiens étaient quasiment tous juifs. Ou est-ce que c’est vraiment une doctrine de base du christianisme, la divinité de Jésus-Christ.

6’56’’

Ben regardez ce que dit Pline le Jeune qui est aussi un opposant. Il écrit à l’empereur Trajan en lui disant : mais c’est pas possible, ils se sont tellement répandus que les temples païens sont quasiment désertés et il écrit ça vous voyez ça au premier siècle.

Non, comme Tacite, Pline écrit dans les années 110.

Au premier siècle les temples païens étaient déjà désertés tellement les chrétiens étaient déjà répandus. On n’est pas des siècles et des siècles après, on est cinquante ans après les faits. Et qu’est-ce qu’il écrit ?

Il parle de personnes qui avaient abjuré, alors je vous cite de mémoire le début du texte que j’ai coupé pour que ça rentre sur la diapo, il dit des gens qui ont abjuré, il les forçait, justement à sacrifier à d’autres dieux que leur Christ, à bruler des parfums à l’empereur et à maudire le Christ, ce qu’ils ne peuvent pas faire s’ils sont de vrais chrétiens. Et ceux qui avaient abjuré, qui avaient renoncé au christianisme, qui avaient rétrogradé, des fois parfois depuis plus de vingt ans donc au moment ou Pline écrit à Trajan, il y avait des gens qui avaient abjuré depuis vingt ans et qui disaient que toute leur faute s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement, c’est-à-dire en se répondant l’un l’autre, un hymne au Christ comme à un dieu, vous savez qu’en latin il n’y a pas l’article indéfini donc comme à Dieu, on peut aussi traduire comme ça.

Les chrétiens au premier siècle, vingt ans avant, même s’il a écrit en 110, ça ferait dans les années 90 les chrétiens rétrogrades disaient ben nous notre erreur ça a été de considérer le Christ comme un dieu et on voit que leur faute, ce qui leur est reproché c’est justement qu’ils ne veulent qu’un dieu et qu’ils refusent de bruler des parfums à aucun autre dieu. Donc les chrétiens étaient monothéistes et ils n’adoraient qu’un dieu et ce Dieu c’était Jésus-Christ. Ils avaient assimilé Jésus-Christ à Dieu. Au premier siècle. Est-ce que c’est une doctrine qui est venue tardivement, si on en croit Pline, apparemment pas.

Oui, il y avait des chrétiens qui considéraient Christ comme un dieu dans les années 90. Cela ne permet pas de savoir si Jésus est un personnage réel ou une invention.

9’ 02’’

Regardez aussi un graffiti qu’on trouve dans les catacombes, donc un graffiti très ancien qui date des tout premiers siècle et c’est un graffiti moqueur c’est un chrétien qui s’appelle Alexemenos et il est représenté en train d’adorer son dieu et on l’a représenté sous la forme d’un âne en dérision mais on voit que Alexemenos adore le crucifié. Les chrétiens du premier siècle adoraient le crucifié.

Ce graffiti n’apporte rien au problème de l’existence de Jésus. La datation est incertaine, entre la fin du Ier siècle et la fin du IIIe. Taper « Alexamenos » sur un bon moteur de recherche.

9’29’’

On va voir un autre témoignage encore, Lucien de Samosate en… pareil, au début du deuxième siècle, milieu du deuxième siècle. Cet écrivain grec parle de Christ comme celui qui, honoré en Palestine, fut mis en croix pour avoir introduit ce nouveau culte parmi les hommes. Le premier législateur des chrétiens les a persuadés qu’ils sont tous frères. Dès qu’ils ont une fois changé de culte, ils renoncent aux dieux des grecs et adorent le sophiste crucifié dont ils suivent les lois. Vraiment intéressant. Ça établi je pense de façon irréfutable que dès le premier siècle,

Lucien écrit cela dans “La mort de Pérégrinos” après 165.

les chrétiens avaient reconnu la divinité de Jésus-Christ telle qu’elle figure dans les évangiles et que ce n’est pas une doctrine qui a été imposée par l’Église au fur et à mesure des siècles.

Mais cela n’apporte rien à l’historicité de Jésus.

10’13’’

Peut être on peut lire au vu de ces différents textes des premiers siècles d’auteurs non chrétiens, d’auteurs anti chrétiens que les historiens sérieux sont unanimes à affirmer sans hésitation que Jésus a bien existé. En d’autres termes, les historiens qui contestent l’existence de Jésus Christ sont des guignols ou des gens mal renseignés. C’est pas moi qui le dit, c’est la grande encyclopédie Larousse, c’est à eux qu’il faut aller faire des réclamations (rires dans l’assistance).

Puisque l’Encyclopédie le dit, il faut la croire. Enfin, on préférerait des arguments.

10’43’’

Une autre chose, les miracles. Mais les miracles n’ont jamais été niés. Dans l’Évangile les miracles ne sont pas niés. C’est la source de la puissance qui est contestée. On dit mais il fait ses miracles par la Bélzébuth le chef des démons. Mais le fait que Jésus fasse des miracles n’est pas contesté, par personne. Et les miracles se déroulent en public. La multiplication des pains il y a cinq mille personnes qui sont là. C’est pas quelque chose qui se fait dans un trou. Ça se fait en grand public.

La résurrection de Lazare qui est enterré depuis quatre jours, ça se fait devant les foules. Et quand l’entrée triomphale de Jésus se déroule, les gens viennent voir Jésus mais ils viennent voir Lazare qu’il venait de ressusciter d’entre les morts. C’est des choses qui ont été publiques et les choses n’ont pas été faites en cachette.

Là il y a un problème fondamental.

Il faut évoquer les évangiles.

Les évangiles sont quatre livres (les évangiles selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean) qui racontent la vie et l’enseignement de Jésus. L’essentiel de ce que l’on sait de Jésus vient des évangiles. Le reste provient d’autres textes chrétiens qui accompagnent les évangiles dans le recueil appelé « Nouveau Testament ». L’Ancien Testament et le Nouveau Testament sont les deux parties de la Bible.

Les doutes sur l’existence de Jésus viennent pour une part importante du fait que les évangiles ne sont pas fiables historiquement (voir Une invention nommée Jésus). L’essentiel du débat sur l’existence de Jésus est un débat sur la fiabilité des évangiles.

La multiplication des pains, la résurrection de Lazare, l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, l’évocation de Bélzébuth, toutes les informations données par ce paragraphe proviennent des évangiles et sont acceptées par notre orateur sans le moindre examen. Même remarque pour le fait que ces miracles se sont produits devant de nombreux témoins.

Si l’on accepte a priori ce que racontent les évangiles, alors ce n’est pas la peine d’argumenter, l’existence de Jésus est établie.

11’27’’

Regardez ce que dit le Talmud, donc le livre sacré des Juifs. Talmud babylonien, il y a deux versions mais dans le Talmud babylonien, qui est le plus ancien qui a commencé à être rédigé au premier siècle, fini au quatrième. Il ne met pas du tout en doute l’existence de Jésus Christ, il en parle. Il parle même des miracles en les attribuant à de la magie, hein il dit que Jésus était un transgresseur de la loi et qu’il pratiquait la magie, sous entendu, Jésus a bien fait des actes surnaturels au vu de tout le monde. Et le Talmud le dit.

Merci aux ennemis de Jésus Christ, finalement aux caricatureurs et aux gens qui critiquent parce que finalement ils attestent de façon très formelle la véracité des témoignages de l’Évangile.

Dans le Talmud la magie n’est pas une qualité de Jésus que ses adversaires hésiteraient à lui attribuer, mais un des crimes qui lui ont valu sa condamnation à mort. Il n’est donc pas étonnant que des adversaires de Jésus en parlent.

12’08’’

Et ils parlent même du fait que les disciples ont continué à guérir les malades au nom de Jésus. On sait qu’il y a des miracles qui se sont produits là encore devant des foules entières, par exemple l’impotent qui était assis devant l’entrée du Temple et que Pierre et Jean vont guérir au nom de Jésus-Christ je te le dis lève toi et marche. Ça se produit devant tout le monde et personne ne peut nier qu’un miracle important vient d’avoir lieu.

Tous ces faits sont tirés des évangiles. Encore une fois l’orateur de cette vidéo accepte a priori ce que racontent les évangiles.

12’30’’

Alors il y a d’autres témoignages encore, des miracles. Regardez ce que disait Justin martyr. Justin martyr, c’est un philosophe qui s’est converti au christianisme et qui est mort martyre justement, d’où son nom, décapité. Il écrit à l’empereur Antonin le pieux vers 150 : « Vous pourrez facilement vérifier que Jésus a accompli ses miracles en lisant les Actes de Ponce Pilate », document qui ne nous est pas parvenu, mais on voit bien que c’était de notoriété publique. On écrit à un empereur, on n’écrit pas des âneries.

Il faut consulter ce texte de Justin martyr (Première Apologie, 48,1-3, consultable ici) :

Écoutez comment il était prédit que notre Christ guérirait toutes les maladies et ressusciterait les morts. Voici la prophétie: « À son avènement, le boiteux sautera comme un cerf et la langue des muets sera éloquente, les aveugles verront, les lépreux seront guéris, et les morts se lèveront et se promèneront. » Or, qu’il ait accompli ces miracles, les Actes de Ponce Pilate vous en donnent la preuve.

Ce que Justin affirme est assez troublant : Pilate, ou son administration, aurait laissé dans les archives l’attestation que Jésus a fait des miracles vraiment renversants (relire la citation de Justin).

Comment se fait-il que des prodiges aussi extraordinaires n’aient pas fait davantage de bruit ? Comment se fait-il que seuls les chrétiens en aient gardé la mémoire ? C’est invraisemblables, ces Actes de Pilate n’ont jamais existé, ou ils ne contiennent pas ce que dit Justin.

Voici ce qu’en pense l’historien Jean-Pierre Lemonon (Pilate et le gouvernement de la Judée. Gabalda, 1981. Page 252) : ” Ces Actes de Pilate auxquels Justin renvoie sont à recevoir comme une supposition de Justin : il conjecture que les Romains disposent d’archives qui leur permettent de contrôler l’exactitude de ses affirmations “. Jean-Pierre Lemonon est prêtre et théologien.

Bref, il faut être assez optimiste pour considérer cela comme une preuve de l’existence de Jésus.

13’03’’

Alors maintenant par rapport à l’existence de Jésus Christ, est-ce qu’on a des preuves archéologiques. Alors il y en a une qui est intéressante qui a été découverte il n’y a pas longtemps.

C’est un ossuaire qu’on a trouvé. Et sur cet ossuaire il y a une inscription en araméen qu’on va déchiffrer : Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus. Jacques fils de Joseph frère de Jésus. Alors c’est trois prénoms très courants à l’époque sauf qu’en général sur un ossuaire on marque pas le nom du grand frère. Sauf si ce grand frère est quelqu’un d’exceptionnel.

Alors regardez ce qu’en dit André Lemaire qui est un épigraphiste très connu et qui a authentifié l’inscription. Il nous dit que la façon dont les lettres sont écrites sont typiques de la première moitié du premier siècle et il nous dit aussi que pour lui, c’est authentique et que le document est authentique et il nous dit que l’araméen, la façon de, cette sépulture, dans des ossuaires de ce type, n’a été utilisé qu’au premier siècle et à cet endroit là. Et que pour lui c’est probablement l’ossuaire de Jacques le Juste qui est mentionné dans la Bible.

Quoiqu’en dise notre orateur, l’authenticité, non pas de l’ossuaire mais de l’inscription pose problème :

« Les doutes des sceptiques furent confirmés le 18 juin 2003 par un communiqué du département des antiquités d’Israël (Israel Antiquities Authority, IAA). Trois mois plus tôt, le département des antiquités avait désigné une commission d’experts chargée d’évaluer l’authenticité de l’ossuaire. Les experts furent regroupés dans deux sous-commissions, l’une chargée d’une analyse épigraphique et l’autre d’un examen physique approfondi de l’objet. Les épigraphistes ne purent se mettre d’accord sur l’authenticité de l’inscription. Par contre, les conclusions de l’autre sous-commission, qui comprenait notamment Avner Ayalon de l’Institut géologique d’Israël, furent adoptées à l’unanimité. Ces experts ont conclu que l’ossuaire était ancien et provenait de la région de Jérusalem. Cependant, ils ont constaté que la patine recouvrant l’inscription était différente de celle recouvrant le reste de l’ossuaire et ne pouvait avoir été produite par un vieillissement naturel dans les conditions climatiques de la Judée. Un faussaire a sans doute gravé l’inscription longtemps après la formation de la patine, a recouvert cette inscription d’une patine artificielle faite d’eau et de craie moulue. Il convient de noter que l’analyse technique entreprise par cette sous-commission fut beaucoup plus complète que celle précédemment effectuée par les deux experts de l’Institut géologique. L’affaire est-elle définitivement classée? Nul ne peut encore l’affirmer. Seule l’identification du faussaire permettra de faire cesser les controverses. »

Pierre Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus. Albin Michel, 2003. Page 9.

Tapez « ossuaire Jacques » et constatez qu’on est vraiment très loin de l’unanimité en faveur de l’authenticité.

Il existe d’autres preuves archéologiques de l’existence de Jésus. Dans Une invention nommée Jésus, le lecteur constatera qu’elles ne valent pas mieux.

14’40’’

Alors pourquoi on n’a pas fait énormément de publicité par rapport à cette découverte.

Pourquoi ? Parce que cette découverte est embarrassante pour la théologie catholique… et certainement pas parce que son authenticité est douteuse. Cela permet à l’orateur, chrétien évangéliste, de revenir sur une vieille querelle entre protestants et catholiques.

J’ai examiné ici une conférence donnée par un prêtre catholique sur le même sujet. Les mêmes preuves de l’existence de Jésus sont examinées avec le même manque d’esprit critique. Cependant le prêtres soutient, à la 33 e minute, que quand on lit « frère », il faut comprendre « cousin ».

Ben tout simplement parce que ce Jacques le Juste c’est un personnage un petit peu embarrassant pour certains dogmes tardifs du catholicisme. Parce que Jacques est mentionné dans l’Évangile. Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier, sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie et ses frères Jacques, et il y a d’autres noms.

Après qu’ils se furent tu, Jacques répondit, c’est lors du concile de Jérusalem, on voit que Jacques est apparemment une colonne, il est responsable de l’église, un des responsables en tout cas et il parle et c’est ce qu’il dit qui va être écrit dans la lettre qui va être diffusée dans les églises.

Je n’ai vu aucun des apôtres sinon Jacques le frère du Seigneur écrit Paul Ayant connu la grâce qui m’a été donnée Jacques, qui est donné en premier, Jacques le frère de Jésus et Céphas et Jean qui étaient considéré comme des colonnes etc.

Donc on voit qu’il est mentionné à plusieurs reprises ce Jacques et les frères du Seigneurs sont toujours mentionnés avec Marie. Alors il y a certaines interprétations qui voulaient absolument que la sexualité soit un péché, même dans le cadre du mariage, qui voulaient absolument que Marie soit restée vierge après la naissance de Jésus alors que les évangiles parlent que Joseph ne connu pas Marie jusqu’à ce qu’elle eut enfanté son fils premier né, ça laisse supposer qu’ils ont eu une vie de couple normale, en tout cas rien ne s’y oppose. Et les pères de l’église y croyaient. Regardez ce qu’on voit dans les constitutions apostoliques, qui est un document de l’église catholique primitive, Jacques était le frère du Christ selon la chair, Constitutions apostoliques, vous pouvez avoir les références ici.

Hégésippe, Tertullien, Bonos, c’est tout des pères de l’église qui racontent aussi exactement que Jacques était le fils de Marie et de Joseph et le frère cadet de Jésus. Cyril de Jérusalem écrit : Jésus apparut à Jacques son propre frère et premier évêque de cette paroisse. Alors c’est pour ça je pense que cette découverte n’a pas eu la renommée qu’elle aurait mérité. A la fois on voit que le premier évêque de Jérusalem n’était pas Pierre mais était Jacques, donc le premier pape, si pape il y a eu ce n’était pas Pierre c’était Jacques ici.

Et on voit aussi que ce Jacques était le frère du Christ selon la chair. Ce qui est intéressant c’est qu’il est mentionné, ce Jacques comme ne croyant pas en jésus et quand il y eu la résurrection on le voit avec Marie aux côtés des apôtres et il croit en Jésus et il va devenir un des responsables de l’église.

17’15’’

Alors Flavius Josèphe qui est un des écrivains de l’époque, du premier siècle, un écrivain juif qui a écrit beaucoup de livres sur l’histoire des Juifs, il écrit Anan le Jeune, donc le grand prêtre, réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques le frère de Jésus appelé Christ et certains autres en les accusant d’avoir transgressé la loi et les fit lapider.

Ici aussi un document controversé est présenté sans précaution…

Si le texte écrit sur la diapo est correct, l’orateur le corrige à la lecture. « Certains autres » devient « certains autres chrétiens ». Le texte de Josèphe n’indique pas cette précision.

Et cet événement va être suffisamment grave pour que le grand prêtre Anan soit lui-même éloigné de la charge. Il va être révoqué pour cette faute parce qu’il avait fait lapider Jacques, frère de Jésus donc ce Jacques le Juste hein, je vous encourage à aller voir la page sur Wikipedia, il y a beaucoup d’informations des frères du Seigneur et Jacques le Juste en particulier, c’était un personnage qui existé et on a sans doute retrouvé son ossuaire qui est une preuve archéologique finalement de l’existence de Jésus, du premier siècle

L’authenticité de ce texte pose un sérieux problème. Voir les détails dans Une invention nommée Jésus. À défaut vous pouvez, comme notre orateur, consulter Wikipedia : « Il n’existe pas de consensus sur ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas dans ce texte. Les avis des spécialistes vont de l’interpolation complète à l’authenticité complète en passant par l’interpolation partielle. » (Article « Sources sur la vie de Jésus de Nazareth »).

18’ 08’’

Alors une autre preuve archéologique, c’est pas des preuves, mais vous allez voir, la force de la preuve est cumulative. Même si cet ossuaire était faux, peut-être, mais quand il y a beaucoup de preuves, on peut quand même se dire, ça en fait beaucoup.

Il va être question du suaire de Turin qui est lui aussi un document controversé. Notre orateur reconnaît cette fois-ci que le suaire n’est pas une preuve de l’existence de Jésus, et l’ossuaire non plus.

Et puis, non, ce n’est pas cumulatif. On pourra multiplier tant qu’on voudra les faux archéologiques et les mauvaises interprétations de documents, on ne saura pas davantage si Jésus a existé. Cela pourra alimenter la foi mais pas la connaissance.

Regardez aussi, on a beaucoup parlé du suaire du Turin. Alors là c’est pas la photo du suaire, c’est la photo du négatif du suaire parce que sur le suaire on voyait rien du tout. C’est seulement la tradition qui disait : c’est le suaire du Christ. Dans l’Évangile il est parlé que Joseph d’Arimathie ayant descendu Jésus de la croix l’enveloppa d’un linceul, d’un drap comme ça, et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc. Et ce linceul, voilà la tête qu’il a, ça c’est le linceul en réel, et en fait, si on fait une photo en négatif on voit apparaître le corps d’un homme nu, avec, on peut remarquer qu’il a quatre doigts au lieu de cinq je vais expliquer pourquoi. On voit qu’il a des taches de sang au niveau des poignets, au niveau des pieds, au niveau du front et au niveau du côté.

Ça correspond un petit peu à ce que l’Évangile décrit les blessures du Christ. Ce qui est étonnant c’est que ce drap sur lequel rien n’apparaissait. D’un seul coup l’image est apparue. Alors il y avait Hélène la maman de l’empereur Constantin avait, d’après la tradition, ramené le linceul qui dans l’Évangile est laissé et quand les disciples viennent dans le tombeau ils trouvent le linceul. Hélène l’aurait ramené ou l’aurait vu en tout cas. Et Cyril de Jérusalem mentionne dans une de ses homélies : nous avons encore son linceul, et c’était quatre siècles après. Justinien donc un grand empereur byzantin, romain, mentionne le mandilion aussi ce drap dans lequel le Christ aurait été enseveli.

Et puis en 1353, suite aux croisades on mentionne qu’il serait venu en occident, puis à Turin.

20’08’’

Regardez un petit peu de plus près le visage qu’on voit apparaître. Alors la question c’est, on se dit mais est-ce que ça serait un faux, médiéval ? Ça pose plusieurs questions. Déjà on avait complètement oublié que les crucifiés on les crucifiait dans les poignets, on parle des clous dans les mains et en fait sur ce crucifié là on voit qu’en fait le clou est ici, pourquoi, si on le met là, la main se déchire et on ne peut pas tenir sur la croix. Ensuite les taches de sang correspondent et elles ont masqué l’image comme s’il y avait une irradiation lors de la résurrection qui aurait fait une sorte de photo sur le linceul. Le pincement du nerf carpien n’était pas connu aussi, c’est que quand on crucifie le pouce se rétracte et c’est pour ça que sur l’image on ne voit que quatre doigts. Il y a des pollens et des experts de scolantiar [ Scotland Yard ] et d’autres spécialistes ont analysé les pollens qu’on trouve, même des milliers d’années, et ces pollens ne se trouvent que dans certaines régions comme Jéricho qui a un climat particulièrement spécifique et on ne trouve certaines espèces de plantes que là bas. C’est des plantes endémiques et on trouve de ce type de pollen sur ce linceul de Turin. Ce qui est quand même assez extraordinaire. Et en fait il y a aussi l’histoire du négatif. Un faussaire se serait donné beaucoup de mal d’aller prendre un petit peu de pollen de sycomore, un peu de pollen de ci de là pour aller le mettre là, d’aller faire le pincement du nerf carpien, c’est, ça fait, pour info, c’est beaucoup de choses. Et bien le plus fort encore, c’est qu’on a découvert que l’image avait une information tridimensionnelle, c’est-à-dire qu’à partir de l’image on peut rebâtir une image en trois dimensions. C’est une photo mais non seulement une photo normale mais comme une photo holographique. Et ces images ont été calculées par mathématiques rien qu’à partir des éléments du linceul de Turin. Alors on a fait une datation au carbone 14 et manque de pot pam ! on nous dit non ça date du XVe – XVIe siècle ça date du moyen-âge. Or il se trouve qu’on a un tableau du XIIe siècle et sur ce tableau du XIIe siècle, regardez, on voit le Christ en train d’être enseveli nu, les mains croisées sur le pubis, exactement comme sur le linceul. On voit derrière, le tissu, et tenez vous bien il y a même les petites taches, il y a le motif du linceul qui sont reproduites très précisément. Et ce tableau-là date du XIIe siècle, ce qui montre qu’au niveau de la datation il y a sans doute un problème puisque si le linceul est représenté au XIIe siècle sur cette représentation, c’est qu’il était antérieur. Alors comment on peut expliquer. Une des premières possibilités c’est que la datation a été faite avec les coins et que les coins servaient pour les ostentations donc forcément ça s’est abimé et donc on a du le réparer, on a pu faire la datation d’un morceau réparé qui aurait peut-être.

Le linceul a été réparé et les scientifiques qui ont prélevé un échantillon ne s’en sont pas aperçu. Ils ont choisi un morceau plus jeune de quinze siècles sans rien remarquer. C’est une possibilité.

En tout cas, qu’il soit vrai, qu’il soit faux, cela ne change rien à notre procès. C’est un élément de plus et je pense que ce genre d’élément ne sont pas pour les croyants mais plutôt pour les incroyants, pour les faire réfléchir.

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