Encore des preuves de l’existence de Jésus

Une vidéo montre un prêtre en soutane exposer des preuves de l’existence de Jésus. L’enthousiasme de cet orateur ne fait aucun doute mais sur le fond l’approximatif le dispute à l’erreur. Le désir de convaincre semble plus important que l’exactitude du propos.

Voici le texte de cette conférence intitulée « Les preuves historiques de l’existence de Jésus ». Mes commentaires sont en italique.

Introduction

On va parler aujourd’hui de quelque chose qui est très important. Si je vous montre ça, qu’est-ce que c’est que ça ?

– Le tombeau du Christ.

–  Alors, c’est un tombeau O.K. C’est un tombeau qui est semblable à beaucoup de tombeaux qu’on trouve qui sont comme ça en Israël. Et vous savez que notre foi repose sur un événement qui est la résurrection du Christ. O. K. Le Christ est ressuscité. La question est comment le savez-vous ? Que le Christ est ressuscité. Comment est-ce qu’on le sait ? Nous croyons en la résurrection parce que nous faisons confiance en ceux qui ont vu le tombeau vide et qui disent non seulement ils ont vu le tombeau vide mais que Jésus lui-même leur est apparu. Alors en fait, comme j’ai que quarante minutes, quarante-cinq minutes, on va aborder… En fait il y avait deux thèmes possibles ce soir, l’idéal aurait été de traiter je pense, d’une part, premier point que je veux dire maintenant et d’autre part du deuxième point. Le deuxième point étant le fait que le Christ a affirmé qu’il était Dieu, sa divinité. Christ est ressuscité, il n’y a pas de preuve plus grande de sa divinité que sa propre résurrection. Qui d’entre nous pourrait dire qu’il est assez puissant pour de l’état de cadavre revenir à l’état vivant, et de l’avoir prédit en plus ? Hein, je mourrai et je ressusciterai. Donc c’est ce que Jésus a fait. Au passage, on voit qu’il a affirmé clairement qu’il était Dieu. Vous savez que c’est le cœur du christianisme de croire que Dieu s’est fait homme. Mais il s’est fait homme ça veut dire qu’il est venu dans notre histoire. Et s’il est venu dans notre histoire, ça sous-entend qu’il a laissé des traces dans notre histoire. On a le témoignage de ceux qui ont vécu avec lui, et notre foi repose sur leur témoignage. Définition de la foi catholique, c’est une confiance dans le témoignage des apôtres qui ont dit nous avons vu cet homme qui était sur une croix, nous l’avons vu. Le troisième jour après sa mort il nous est apparu, nous avons mangé avec lui nous l’avons touché, nous l’avons palpé, il nous a parlé, c’était le même, il avait de cicatrices de ses plaies etc. etc. Ce même Jésus qui était mort, nous l’avons vu vivant et nous en témoignons. Et pour en témoigner, ils ont d’abord… est-ce qu’ils ont écrit ? Est-ce qu’ils ont d’abord écrit sur leur iPhone, sur leur je ne sais pas quoi, sur leurs tablettes, non tactiles à l’époque mais sur leurs tablettes. Est-ce qu’ils ont écrit ce dimanche de tel mois, de telle année, nous apôtres avons constaté la résurrection du Christ. Est-ce que ça s’est passé comme ça ? Est-ce qu’ils avaient un moyen d’écrire à leur disposition ? Non. On va voir que si mais c’était extrêmement couteux, ça prenait énormément de temps d’écrire. Alors ça a commencé comment l’annonce de la résurrection du Christ ? Ça a commencé par les machins qu’on a là à l’intérieur hein, les, par la voix, par la parole. Hein c’est évident ce que je dis là O. K. Avec leurs cordes vocales, ils ont annoncé à d’autres cette bonne nouvelle. Le Christ est ressuscité. Et comme Jésus était ressuscité, ben du coup ça validait toutes les paroles que Jésus avait dites, vous imaginez bien. Du coup ils sont allés fouiller dans leur mémoire, aidé par l’Esprit Saint qui va descendre sur eux à la Pentecôte. Ils vont fouiller dans leur mémoire toutes les paroles dont ils se souviennent, que Jésus leur a dites, tous les gestes que Jésus a posés devant eux. Et cette collection de paroles de gestes, d’ordres,  de commandements aussi que Jésus leur a donné vont être ainsi véhiculés dans l’entourage immédiat des apôtres. Les apôtres, les années passant, vieillissant, inspirés par l’Esprit Saint vont avoir la conscience d’un besoin de transmettre à d’autres leur charge d’enseigner, de proclamer cette foi, cet événement de la résurrection tout en vérifiant la rectitude de tous les témoignages qu’on entendait par ci par là sur Jésus. Donc la référence sur les témoignages sur Jésus qui se disaient qui se véhiculaient dans, l’église primitive c’était évidemment le collège des 12 apôtres, 11 parce que Juda s’était barré, remplacé par Matthias. Donc c’était les apôtres qui étaient les garants d’un discours authentique sur Jésus. Donc ça c’est les années passent, les années passent, les années passent. Jésus ressuscite en l’an, on va dire 30. Donc les années 40, 50 se passent, 60, et là peut-être, les spécialistes discutent, mais peut-être que déjà l’évangile. Non pardon ce n’est pas l’évangile qui a été écrit en premier c’est la lettre aux Thessaloniciens visiblement qui aurait été écrite autour de l’année 50, 51, 52, si ma mémoire est bonne. Et d’autres spécialistes éminents nous disent qu’il est possible aussi que l’évangile de Marc ait été écrit dans ces eaux là, dans les années là, dans les années 50, 60, avant la destruction du Temple de Jérusalem. Certains disent après, je vous passe les détails, certains disent avant. Mais pendant toute cette composition de l’évangile, premier évangile qui se fait sur la vie de Jésus, bien sûr, on essaye, celui qui a composé ça, Marc par exemple, il s’est assuré, Marc est un disciple de Pierre, qui a vécu avec Pierre on va voir, ça nous est raconté par un autre Père de l’Église, à Rome sans doute, il écrit son évangile depuis Rome et son évangile s’adresse à une population romaine. Voyez donc la première mise par écrit, ce n’est pas un évangile, c’est saint Paul dans une lettre aux Thessaloniciens, et ensuite ça va continuer et puis ensuite il y a un évangile qui va apparaître. Pendant ce temps-là l’église continue de vivre, on célèbre la messe, on parle de Jésus partout où on peut et on essaye de récolter, de recueillir un témoignage un petit peu cohérent, ordonné sur la vie de Jésus. C’est ainsi que vont naître les Écritures, le Nouveau Testament. Les évangiles. Je fais exprès de faire cette introduction pour vous dire qu’une question se pose maintenant, j’en ai déjà dit quelques bribes mais, lorsque vous dites que vous êtes chrétiens, vous affirmez donc que vous croyez que Jésus est Dieu et que Dieu s’est fait homme à telle période de l’histoire, il y a des gens, on pourrait vous dire, vous poser la question ben tu crois ce qui est dans la Bible, t’es comique comme gars toi, tu crois ces machins là qui sont dans la Bible, quels sont les motifs que tu as, de croire que ces textes. On est en l’an 2000. Tu ne crois pas qu’ils ont eu le temps d’être changés, d’être altéré dix milliards de fois. Ces textes, tu crois vraiment que ces textes-là que tu lis, ce sont ces mots là précis qu’a utilisé saint Marc l’évangéliste, il y a deux mille ans ? Vous y croyez ? Je vais vous le prouver. On va essayer de le prouver. Hein donc l’objet de c’est de prouver que le Christ a vraiment existé. D’abord, et ensuite, quel est le motif que nous avons de croire que les évangiles qui nous racontent sa vie sont fiables.

Est-ce qu’ils sont fiables ?

7’50’’

A-t-on des témoignages non chrétiens sur Jésus ?

Vous savez que des gens osent dire que Jésus n’a pas existé. En fait il y en a de moins en moins qui osent dire ça. Aucun historien sérieux aujourd’hui n’oserait dire une monstruosité pareille. Donc premier point, dans ce topo, mon introduction a été trop longue déjà. On va essayer de voir comment prouver que Jésus a existé. Est-ce que vous croyez, est-ce quelqu’un d’entre vous pourrait me citer quelque chose qui soit pas dans la Bible et qui parle de Jésus, de l’existence de Jésus ? Est-ce que vous avez entendu parler ? On fait un juste sondage.

– Les apocryphes ?

– Alors il y a les évangiles apocryphes qui sont des textes qui ont commencé à être écrit au deuxième siècle après Jésus-Christ. Ce sont des évangiles qui ne sont pas reconnus par l’église comme authentiques. Des évangiles qui en racontent un peu trop sur Jésus. Des choses un peu délirantes sur lui parfois. Donc, je ne pensais pas aux apocryphes, les apocryphes en font partie oui.

Est-ce qu’il y a des auteurs païens, des gens qui ne croyaient pas au Christ, qui étaient même ennemis de l’église et qui ont parlé de Jésus ? La réponse est oui, c’est fascinant. Alors on va essayer de répondre à cette question : le Christ a-t-il existé et avons-nous raison de mettre notre confiance dans les écrits bibliques ? Dans les écrits du Nouveau Testament en particulier ?

Premièrement, pour que l’argument soit fort d’emblée, on va s’appuyer sur des témoignages de païens, de gens qui étaient peut-être religieux mais croyaient en plusieurs divinités, grecques ou romaines et qui nous parlent de Jésus. Donc ce ne sont pas des croyants, chrétiens, et pourtant ils nous parlent de Jésus.

S’appuyer sur des témoignages païens ne suffit pas. Il faut aussi que ces témoignages soient indépendants des chrétiens.

Voir ici, à 5′ 45”.

9’28’’

Premier témoignage non chrétien sur Jésus : Thallus

On en a un premier qui s’appelle Thallus c’est un historien né en Samarie, autrement dit en Palestine, un des premiers écrivains païens à mentionner le Christ. Il écrit en 52 après Jésus-Christ, c’est absolument exceptionnel, on est à peine 20 ans, une vingtaine d’années  après la résurrection de Jésus. L’évangile de Marc est peut-être en train d’être écrit, peut-être pas écrit du tout, la lettre aux Thessaloniciens sans doute, mais c’est à peu près tout, et on a un païen qui nous parle du Christ. En fait, malheureusement on n’a pas son texte directement, c’est un auteur plus tardif du deuxième siècle, deux-troisième siècle, qui nous le cite, cet auteur s’appelle Julius Africanus. Voilà, Sextus Julius Africanus, né en 180, mort en 250. C’est le premier historien à faire une histoire vraiment chronologique. Alors il nous dit quoi ce Julius ? Il cite Thallus qui lui a écrit en 52. Et voilà ce que dit Thallus. Avant que je vous dise ce que dit Thallus, il faut que je vous parle du fait que quand le Christ est mort, les évangiles racontent qu’une grande obscurité s’est faite sur la terre. Marc 15,33 dit : depuis la sixième heure l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure, nous disent les évangélistes. C’est-à-dire de midi à quinze heures. Jésus était sur la croix et voilà qu’une grande obscurité s’est faite nous disent les évangélistes. Est-ce que c’est que dans les évangiles qu’on a ce détail ? Et bien non, un païen nous en parle, Thallus. Voyez ce qu’il dit : il explique que les ténèbres étaient une éclipse de soleil et Julius Africanus qui parle de Thallus nous dit : ça me semble déraisonnable parce qu’une éclipse de soleil ne peut pas arriver à l’époque de la pleine lune parce que Christ mourut à l’époque pascale de la pleine lune. Donc ça c’est Julius Africanus qui cite Thallus en disant : Christ mourut à l’époque pascale de la pleine lune. Hein, vous connaissez peut-être un peu d’astronomie, c’est sûr qu’une éclipse, quand il y a la pleine lune, ça veut dire que la surface, hein, le soleil est derrière vous, vous ne pouvez pas avoir une pleine lune en même temps qu’une éclipse de soleil. C’est évident, en astronomie c’est impossible. Je vous explique. La pleine lune c’est le soleil est derrière vous, il réfléchit dans quelle face la surface de la,… le cercle de la lune donc heu… Bref, tout ça pour dire que la référence aux évangiles, il y a une référence d’un païen sur ces ténèbres qui ont eu lieu sur toute la terre. C’est étonnant vous voyez. Il est pas croyant, il n’est pas chrétien et il reconnait, il véhicule le fait qu’il y a il y a une vingtaine d’années, il écrit en 52, il y a une vingtaine d’années y’a eu à un moment donné, la mort du Christ, les ténèbres en tout cas sur tout Jérusalem.

Premier auteur Thallus 52 après Jésus-Christ.

Mon commentaire sur Thallus

La datation

Tapez Thallus et 52 et vous trouverez quantité de sites qui racontent que Thallus a écrit sur Jésus en 52. En revanche vous ne trouverez pas comment et par qui cette date de 52 a été établie.

Tapez  (désolé, en français il n’y a rien) et vous verrez tout ce que l’on sait sur Thallus : pas grand-chose. En particulier, rien ne permet de dater ses écrits, si ce n’est qu’ils sont antérieurs à 221 puisque Jules l’Africain les cite en 221.

Alors, d’où vient cette date de 52 ?

Sur papier j’ai trouvé une référence dans le livre de F. F. Bruce, Les documents du Nouveau Testament Peut-on s’y fier? Cinquième édition anglaise, 1970, première édition française, 1974. Telos. Page 140.

Bruce écrit : « Le premier qui nous intéresse semble être d’un certain Thallus qui, en 52 environ écrivit une histoire retraçant les relations de la Grèce avec l’Asie depuis la guerre de Troie jusqu’à son époque » et il donne une référence : M. Goguel, Life of Jesus, p. 93.

Consultons donc le livre de Maurice Goguel, de préférence dans la version originale française : Jésus, Payot, 1950. Page 70 : « Une seule chose est certaine, c’est que Thallus a écrit après 29 (15e année de Tibère) et avant 221 ». Goguel quitte ensuite le certain et se lance dans des hypothèses qui lui permettent de penser que Thallus a écrit après 52. Voir les détails dans le Jésus de Goguel ou dans Une invention nommée Jésus.

Finalement, cette datation de 52 qui fait tout l’intérêt du texte de Thallus ne repose sur rien. Cela n’empêche pas quantité d’auteurs de la reprendre.

Le contenu du texte

Effectivement, s’il existait un témoignage non chrétien datant du milieu du premier siècle, cela serait remarquable, mais cela ne prouverait pas l’existence de Jésus.

Que nous dit Thallus ? Que les ténèbres ayant accompagné la mort de Jésus ne peuvent pas être dus à une éclipse de soleil. C’est tout.

Ce texte indique, et rien du tout de plus, que Thallus connaissait le récit de la mort de Jésus tel que le donnaient les Chrétiens. Ce texte n’indique pas que Thallus avait une preuve de la véracité de cette histoire.

Voir d’autres détails ici, à  1′ 40”.

12’32’’

Deuxième témoignage non chrétien sur Jésus : Mara bar Sarapion

Un deuxième qui s’appelle Mara bar Sérapion, ils ont des noms, Mara bar Sarapion. Cette fois c’est un texte réel qui n’est pas cité par quelqu’un d’autre plus tard, c’est le texte à vrai dire le plus ancien, non chrétien, qui mentionne Jésus, bien que de façon implicite, on va le voir. Il s’agit d’un philosophe stoïcien originaire de Samosate en Syrie. Et il écrit ça en 73 après Jésus-Christ. Il parle de Jésus comme d’un roi sage, des Juifs, et dit qu’il a promulgué de nouvelles lois, je pense aux béatitudes, faisant peut-être allusion, oui c’est ça, aux béatitudes et qu’il n’a servi à rien aux Juifs de le mettre à mort. Il écrit ce brave Mara bar Sarapion, il écrit à son fils qui est en prison et il lui dit, pour l’encourager à poursuivre la sagesse. Il souligne que tous ceux qui ont persécuté et condamné à tort des hommes justes ont fini par avoir des problèmes ensuite. Et il va prendre comme exemples Socrate, Pythagore et le Christ. Voilà ce que dit Mara bar Sarapion à son fiston qui est en prison : quel avantage les Athéniens tirèrent-ils en mettant à mort Socrate ? La famine et la peste vinrent sur eux comme jugement pour leur crime. Quel avantage les hommes de Samos tirèrent-ils en brulant Pythagore ? En un instant leur pays fut recouvert par le sable. Quel avantage les Juifs gagnèrent-ils en exécutant leur roi sage ? Les Athéniens, que leur nation fut abolie peu de temps après cet événement. Dieu vengea justement ces trois hommes. Les Athéniens moururent de faim, les Samiens furent engloutis par la mer et les Juifs ruinés et arrachés de leur pays vivent dans la complète dispersion. Vous savez qu’en 70 les Romains y’a une révolte juive. Les Romains détruisent Jérusalem, le temple est  détruit, c’est la diaspora, la nouvelle diaspora pour les Juifs et puis. Mais Socrate ne mourut pas pour toujours, il survécu dans les enseignements de Platon. Pythagore ne mourut pas pour toujours, il survécu dans la statue d’Héra. Le roi sage ne mourut pas non plus à toujours, il vit dans les enseignements qu’il a donnés. Donc on parle d’un roi sage juif, mis à mort injustement, qui avait enseigné beaucoup, et dont l’enseignement est conservé par ses disciples. Il s’agit évidemment de Jésus. Aucun autre que lui ne correspond à cette description. Donc ici une description on va dire implicite, sans nommer Jésus-Christ mais qui est clairement une description de Jésus par quelqu’un qui écrit en 73 après Jésus-Christ et c’est un païen encore une fois, il ne croit pas donc dans le Christ.

Mon commentaire sur Mara bar Sarapion

On rencontre le même problème qu’avec le précédent témoignage. Il est mal daté et il ne prouve rien.

La datation donnée, 73, n’est guère assurée. Nous ne savons rien de Bar Sérapion aussi les seuls éléments de datation viennent de la lettre elle-même : L’auteur était prisonnier des Romains à la suite de troubles s’étant produit dans sa ville de Samosate. Comme Samosate a été prise deux fois par les Romains, en 72 et en 165, cette lettre peut dater de la seconde moitié du premier siècle ou de la seconde moitié du deuxième.

15’08’’

Troisième témoignage non chrétien sur Jésus : Pline le Jeune

Ensuite, témoignage de Pline le Jeune. Pline le Jeune, troisième témoignage païen sur Jésus. C’est un écrivain latin, gouverneur de Bithynie en Asie Mineure donc dans le nord-ouest de la Turquie. Il écrit en l’an 111 après Jésus-Christ une lettre à l’empereur Trajan, qui a été empereur de 98 à 117, et dans laquelle il lui demande de quelle façon il doit appliquer les lois de répression contre le christianisme qui est déjà devenu un mouvement de masse. Voilà ce que nous dit Pline le Jeune, ce gouverneur de Turquie, qui s’adresse à l’empereur Trajan. Il parle des Chrétiens et il dit : ceux qui niaient être chrétiens ou l’avoir été, s’ils invoquaient les dieux selon la formule que je leur dictais et s’ils sacrifiaient par l’encens et le vin devant ton image toi Trajan, devant ton image que j’avais fait apporter à cette intention avec les statues des divinités. Si en outre ils blasphémaient le Christ, toutes choses que dit-on il est impossible d’obtenir de ceux qui sont vraiment chrétiens. J’ai pensé qu’il fallait les relâcher. Donc il explique qu’il acceptait de relâcher les Chrétiens qui reniaient leur foi. Qui acceptaient de blasphémer le Christ et d’adorer les divinités grecques et romaines. Ça va ? Ils blasphémaient le Christ. J’ai pensé donc qu’il fallait les relâcher. Et il parle d’autre gens qui affirmaient que la faute de ces chrétiens, ou leur erreur, s’était bornée, je cite toujours Pline le Jeune, à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter alternativement en chœur un hymne au Christ comme à un dieu. Hallucinant. On a un témoignage païen, 111 après Jésus-Christ qui nous parle des Chrétiens qui sont persécutés parce qu’ils rendent un culte au Christ comme à un dieu. C’est énorme, on un témoignage en dehors de la Bible du fait que les Chrétiens croyaient que Jésus est Dieu. C’est très intéressant comme témoignage. Il n’y a pas que la Bible qui le dit. Les païens reconnaissent que les Chrétiens, ce qui définit les Chrétiens, c’est le culte rendu au Christ comme Dieu. Ça c’est Pline le Jeune. Evidemment on ne rend pas un culte à quelqu’un dont on ne croit pas à l’existence. Donc si les Chrétiens rendent un culte à Christ comme un Dieu, c’est qu’ils croient que le Christ a existé, évidemment. Alors, c’est intéressant qu’on a déjà une trace liturgique. Début du deuxième siècle, les Chrétiens pratiquent déjà la liturgie. Ils se lèvent de beau matin pour chanter des hymnes avec le Christ.

Mon commentaire sur Pline le Jeune

Notre orateur en soutane part à la recherche de textes non chrétiens sur Jésus. Il suppose sans doute qu’un texte écrit par un non croyant est plus crédible qu’un texte écrit par un croyant. Je veux bien le suivre sur ce point.

Pour être pleinement convaincant, il ne faut pas que l’information sur Jésus de ce texte vienne des Chrétiens.

Or le texte de Pline le Jeune montre que son information vient des Chrétiens.

Il faudrait un texte indépendant des Chrétiens, ce texte ne l’est pas.

17’50’’

Quatrième témoignage non chrétien sur Jésus : Tacite

Quatrième témoignage païen sur le Christ. On est en l’an 116. C’est Cornelius Tacitus, en bref c’est Tacite. Tacitus, ça je ne sais pas, en bref c’est Tacite. Considéré comme le plus grand historien de la Rome impériale il est né en 58, mort vers 120. C’est un haut fonctionnaire des plus importants puisqu’il était sénateur. Sénateur à Rome c’était le top du top. Il relate dans ses Annales, en l’an 116 donc, l’incendie de Rome et il explique que les Chrétiens  étaient devenus des boucs émissaires de l’empereur Néron qui les avait accusés d’avoir provoqué cet incendie en 64. C’est sans doute lors de cet incendie que Saint Pierre est mort martyr à Rome. Voilà ce que dit Tacite : le nom Chrétien vient du nom de Christus qui a été exécuté par le gouverneur Ponce Pilate sous le règne de Tibère. La superstition a ainsi été étouffée momentanément. Toutefois elle éclata de nouveau, non seulement en Judée qui est l’origine du mal, mais même à Rome où converge tout ce qui venant du monde entier est brutal et infâme et y trouve des partisans. Ça c’est Tacite qui dit ça, historien de la Rome impériale, sénateur. Il parle du christianisme comme un mal, il n’est pas chrétien et il explique que le nom de Chrétiens vient de Christus qui a été exécuté par le gouverneur Ponce Pilate sous le règne de Tibère. Vous voyez, là on n’est pas dans la Bible hein. C’est un auteur classique qui nous parle du Christ.

Mon commentaire sur Tacite

Comme pour Pline le Jeune, rien n’indique que l’information de Tacite soit indépendante des Chrétiens.

Au début du deuxième siècle les Chrétiens étaient établis à Rome et Tacite a très bien pu se renseigner auprès d’eux pour nous dire le peu qu’il sait sur Jésus.

Cinquième témoignage non chrétien sur Jésus : Suétone

Cinquième élément. Suétone. Suétone, né en 70, mort après 128. Écrivain romain, secrétaire de l’empereur Hadrien. Il avait accès aux archives impériales. Il s’est consacré à des ouvrages historiques. Il est principalement connu pour sa Vie des douze Césars. Vous avez entendu parler de la vie des douze César de Suétone qui comprend la biographie des empereurs romains de Jules César à Domitien. Dans cet ouvrage écrit en 120 après Jésus-Christ, il évoque la raison pour laquelle l’empereur Claudius empereur de 41 à 54, pour info comme ça, a ordonné de chasser les Juifs de Rome. Voilà ce qu’il dit, Suétone : comme les Juifs de la cité ne cessaient de troubler la cité sur l’instigation d’un certain Christus, l’empereur Claude les chassa de Rome. C’est dans la Vie de Claude, chapitre 25. Et d’ailleurs cet élément qu’il cite, intéressant, cet élément qu’il vient de dire,  est confirmé dans la Bible, dans les Actes, chapitre 18 verset 2, les Actes des Apôtres, on trouve, on parle texto d’un édit de Claude qui ordonnait à tous les Juifs de s’éloigner de Rome. Je cite, un édit de Claude qui ordonnait aux Juifs de s’éloigner de Rome. Et ça c’est dans les Actes des Apôtres et donc, Suétone, en 122, en 120 après Jésus-Christ à peu près parle de la même chose, cet édit de l’empereur Claude pour chasser les Juifs de Rome. Voilà, alors oui, il parle de l’empereur Néron en disant : il livra au supplice les chrétiens, races adonnée à une superstition nouvelle et coupable. Donc les chrétiens existent et c’est une superstition nouvelle et coupable. Bon alors on ne parle pas directement du Christ mais les Chrétiens qui rendent un culte. Alors, on continue, ça va, vous tenez le coup ? Il est quelle heure là ? Ça va ?

– 21 heures 24.

– Ah c’est parfait. Ça va ?

Mon commentaire sur Suétone

Rien ne nous indique que le témoignage de Suétone est indépendant des Chrétiens. Son témoignage n’est donc pas plus utile que ceux de Pline le Jeune et de Tacite.

Sixième témoignage non chrétien sur Jésus : les Actes de Ponce Pilate

Alors, les Actes de Ponce Pilate, sixième élément, qui sont cités à vrai dire, qui n’ont pas été retrouvés, ces Actes de Ponce Pilate, le gouverneur, préfet comme on dit, qui a présidé à la condamnation du Christ comme vous savez. Ils sont cités par saint Justin qui est martyr vers les années 162, je crois, il est martyr à Rome. Saint Justin c’est un philosophe, chrétien pour le coup, mais  il s’adresse, il va écrire une apologie du christianisme, une défense de la foi chrétienne à l’empereur Antonin le Pieux qui était empereur, cet Antonin, de 138 à 161. Et il lui conseille, dans son ouvrage qu’il adresse à l’empereur, il lui parle de certaines choses, il lui dit, pour vérifier, va consulter les archives de Ponce Pilate et tu verras que j’ai raison et voilà ce qu’il dit, voilà ce qu’il dit au sujet de Ponce Pilate, notre bon saint Justin Martyr. Il parle de Jésus et il dit mais les mots il perça mes mains et mon pied, sont une… il parle d’un psaume dans la Bible qui fait allusion à quelqu’un dont les mains et les pieds sont transpercés. Les mots il perça mes mains et mon pied sont une description des clous quoi furent plantés dans ses mains et dans son pieds sur la croix et dans ses pieds, je pense qu’il y en a deux. Bon c’est rien ce n’est pas un jour très adapté mais bon. Donc j’imagine qu’il y a une faute là, c’est ses mains et ses pieds, je pense. Ces clous qui furent plantés dans ses mains et dans ses pieds sur la croix, et après qu’il fut crucifié, ceux qui le crucifièrent jetèrent les dés pour se partager ses vêtements. Et ces choses arrivèrent ainsi, tu peux en avoir connaissance d’après les Actes qui furent enregistrés sous Ponce Pilate. Donc ça c’est saint Justin qui, vers les années 150 écrit à l’empereur de Rome Antonin le Pieux. 150. Il lui dit : tu veux vérifier tout cela, va consulter les archives impériales de Ponce Pilate. Nous aujourd’hui on n’a pas, mais qui existaient à l’époque. D’accord ? S’il lui dit : va à la bibliothèque pour les consulter c’est qu’elles existent. Lui qui est un écrivain, philosophe, qui sait manier les lettres, il sait très bien que tout ça existe, c’est encore archivé et il dit à Antonin : tu veux vérifier ben va fouiller dans les archives à la bibliothèque et tu trouveras. Voyez ? Donc ça, il est évident que là on parle de quelqu’un qui est connu dans la tête de Justin, le martyre, philosophe, qui est connu aussi de son interlocuteur, Antonin le pieux, qui dit ben écoute, si tu veux vérifier, va voir dans les archives de Ponce Pilate, qui était gouverneur il y a quelques décennies et tu vas trouver ça facilement. Voyez ? Lui on dirait va voir sur un microfilm, à la bibliothèque machin chose. Et un peu plus tard, toujours dans son apologie du christianisme au sujet des miracles, tu peux facilement les vérifier d’après les Actes de Ponce Pilate.

Mon commentaire sur les Actes de Ponce Pilate

J’ai déjà traité ici, à la douzième minute, le témoignage de Justin.

25’10

Septième témoignage non chrétien sur Jésus : Lucien de Samosate

Alors, septième témoignage, Lucien de Samosate, né en 125, mort en 192, c’était un satiriste de Syrie. Il critiqua violemment, enfin il critiqua en tout cas  le christ et le Chrétiens. On lui doit, enfin on lui attribue 80 œuvres littéraires et voilà ce qu’il nous dit, dans un article qui s’appelle la mort de Pérégrinus : celui  qui est honoré en Palestine où il fut mis en croix pour avoir introduit ce nouveau culte parmi les hommes, le premier législateur des chrétiens les a encore persuadés qu’ils sont tous frères. Dès qu’ils ont une fois changé de culte, ils renoncent aux dieux des grecs et adorent le sophiste crucifié dont ils suivent les lois. C’est magnifique hein. Témoignage très clair : celui qui est honoré en Palestine, mis en croix pour avoir introduit un nouveau culte parmi les hommes, législateur des Chrétiens, il les a persuadé qu’ils sont tous frères, on reconnaît bien l’enseignement du Christ. Et c’est un païen hostile au christianisme qui écrit ça. Imaginons quelqu’un qui est hostile à la foi chrétienne. Le premier moyen de dynamiter la foi chrétienne, c’est de dire que Jésus n’a pas existé. Or Aucun de ces païens que j’ai cité dans ma collection, aucun d’entre eux dit, n’ose dire Jésus n’a jamais existé. Pour eux c’est tellement évident qu’il a existé. Tout le monde sait qu’il a existé. À leur époque tout le monde parle, tout le monde le sait quoi. Le christianisme se développe, d’ailleurs c’est un gros problème. Ils le disent tous, c’est un mal, c’est une peste qui se développe. Comment faire pour l’enrayer hein mais aucun d’entre eux n’ose dire que Jésus n’a pas existé. Vous comprenez ce que je veux dire ?

– Non.

– Ce qui se pose c’est implicite, ce qui va peut-être avoir logique, ils en parlent, ils regrettent que le christianisme se développe mais y’a aucune espèce de négation de l’existence du Christ. Au contraire, là ils en parlent dans leurs écrits. Ils adorent le sophiste crucifié. Ils l’adorent. Encore ici une mention, au début du deuxième siècle, à peu près en 150 on va dire, avec la mention que les Chrétiens adorent le Christ. C’est fort hein. Enfin, pour nous il n’y a rien de nouveau mais évidemment certaines sectes aujourd’hui, je pense aux Mormons, aux témoins de Jehova, osent dire que les Chrétiens n’ont pas cru que le Christ n’est pas Dieu. D’accord. Plus exactement ils croient que le Christ n’est pas Dieu et ils prétendent que tout le bassin méditerranéen a trahi la foi dès le départ. On voit que même des païens affirment que tous les Chrétiens disent que Jésus est le…

Mon commentaire sur Lucien de Samosate

Plus on avance dans le temps, plus il est improbable qu’un témoignage non chrétien sur Jésus soit un témoignage indépendant des Chrétiens. Le témoignage de Lucien de Samosate est donc encore moins probant que ceux de Pline le Jeune, Tacite et Suétone.

Un autre argument est avancé : Lucien est un adversaire du christianisme. Il pourrait donc dire que Jésus n’a pas existé, cela lui permettrait de mieux combattre les Chrétiens.

Lucien n’est pas un de nos contemporains. Il a écrit il y a presque deux mille ans et à l’époque on ne n’argumentait pas comme maintenant. En particulier, dans l’Antiquité, personne, pas même les Chrétiens ne mettait en doute l’existence de quelqu’un. Du moins cela n’apparaît pas dans les textes qui nous sont parvenus. Voir les détails dans Une invention nommée Jésus.

Huitième témoignage non chrétien sur Jésus : Celse

Ensuite, huitième témoignage, Celse. Alors Celse il a écrit une chose qui s’appelle le discours véritable en 178. C’est un philosophe romain épicurien qui écrit en angl…, en grec. Il attaque le christianisme. Alors lui il ne va pas avec le dos de la cuiller, il a vraiment attaqué de manière très virulente la foi chrétienne.  Le texte  original nous est perdu, c’est Origène, le chrétien Origène qui va le citer pour le contredire. Donc dans son ouvrage qui s’appelle contre Celse, Origène, le Père de l’Église, un des Pères de l’Église, va faire une réfutation et voilà ce qu’il dit. Il cite Celse qui dit la chose suivante : vous vous donnez pour dieu un personnage qui termina par une mort misérable, une vie infâme. Il termina une vie infâme par une mort misérable. Voilà ce que dit Celse de Jésus. Alors entre parenthèses Celse, c’est un bon copain de Lucien de Samosate. Le précédent qui lui aussi était un antichrétien de première catégorie. Voilà donc ça fait huit preuves historiques du côté des païens. Même pas du côté des chré… On pourrait dire oui les Chrétiens évidemment vous allez me dire que votre Jésus a existé parce que vous le servez là, évidement vous n’êtes pas, pas crédibles. C’est évident que pour vous Jésus a existé mais ce qui est fort c’est que là c’est que des témoignages de païens, de gens hostiles à l’Église qui ne nient jamais son existence du Christ mais au contraire en parlent.

Mon commentaire sur Celse

Même commentaire que pour Lucien de Samosate.

29’33

Les témoignages juifs

Alors deuxième point maintenant de ce topo c’est l’historicité du Christ vue cette fois du côté des Juifs. Vous savez que les Juifs n’ont pas cru que Jésus était le Messie donc eux aussi étaient hostiles à la foi chrétienne. Un bon exemple c’est saint Paul lui-même. Saint Paul avant sa grande conversion, il est un persécuteur de Chrétiens, il en a fait assassiner, il a assisté à la lapidation d’Étienne, quand même pas rien, il l’a approuvée, et il avait des lettres. Quand il a eu sa conversion il allait en chemin pour mettre en prison les Chrétiens. Donc c’était un bon persécuteur de, un Juif zélé opposé à cette nouvelle, à ce nouveau courant issu du judaïsme qui s’appelle le christianisme, qui croit en la divinité du Christ. Alors bien sûr que si des Juifs nous parlent de Jésus c’est vachement intéressant parce que si eux aussi étant hostiles à la foi chrétienne, s’ils avaient pu dynamiter la foi chrétienne, première chose à faire c’était de révéler l’imposture, si elle avait eu lieu, selon laquelle le Christ n’aurait pas existé, vous voyez ce que je veux dire ? C’est évident. Hein ? Si les Juifs avaient pu prouver que Jésus n’avait pas existé, c’était bon, on en terminait. Ça aidait en tout cas à anéantir cette foi. Or on va voir qu’aucun Juif n’ose dire une chose pareille. Au contraire, ils se sont opposés au Christ, ils le savent très bien, ils ont leur mémoire collective du fait qu’ils ont contribué à sa condamnation à mort. Et voilà, c’est un fait historique indubitable pour eux.

31’16’’

Flavius Josèphe

Alors on a un premier témoignage d’un gars qui s’appelle Flavius Josèphe. Il est prêtre, il est fils de prêtre, en bon Juif, lévite. Né à Jérusalem vers 37. Donc il est né quelques années après la résurrection. Il meurt à Rome vers l’an 100. C’est un historien donc un historien juif de langue grecque, considéré comme un des plus importants de l’Antiquité gréco-romaine. Son œuvre est une des sources principales sur les Juifs du premier siècle et notamment des conflits entre les Juifs et les Romains. Il connaît bien la communauté chrétienne de Jérusalem, il est né à Jérusalem. Il est né quelques années après la résurrection. Donc dans son enfance, son adolescence, sa jeunesse, il a nécessairement vécu au milieu de Chrétiens, il a entendu parler des Chrétiens, c’est évident. Comme nous ici, on vous en a parlé de je ne sais pas quoi… de l’OM, euh voilà, c’est, c’est hein la foi chrétienne fait partie du paysage de Jérusalem

32’19’’

–  Y’a des marrons ? [Je ne suis pas certain d’avoir bien compris. Le lecteeur peut vérifier en écoutant attentivement  la vidéo].

– Beaucoup de marrons oui tu sais. Y’a des musulmans parmi nous ? Non bon. Ça arrive, ça pourrait, on en a eu, on en a déjà eu à Estève, bon.

32’34’’

Alors il connait bien la communauté chrétienne de Jérusalem, il fait partie de l’aristocratie des prêtres Juifs et il va s’improviser chef militaire lors d’un soulèvement contre les Juifs, contre les Romains en 70, sous l’empereur Vespasien. Alors il va être fait prisonnier, il est ensuite gracié etc. Je vous passe les détails. Il a écrit notamment deux ouvrages La Guerre des Juifs et Les Antiquités juives et dans ces Antiquités juives, qui sont écrites en 93 après Jésus-Christ, en 93, voilà ce qu’il nous dit :

En ce temps- là un sage appelé Jésus eut une bonne conduite et était connu pour être vertueux. Il a eu pour disciples de nombreuses personnes des Juifs et d’autres peuples. Pilate l’a condamné à être crucifié et à mourir mais ceux qui étaient devenus ses disciples n’ont pas abandonné leur poste et ont raconté qu’il leur était apparu trois jours après la crucifixion, qu’il était vivant et qu’il pouvait donc être appelé le Messie dont les prophètes avaient dit des choses merveilleuses.

Mon commentaire sur le premier texte de Flavius Josèphe

L’authenticité de ce texte est contestée depuis fort longtemps et le débat n’est pas clos. Notre orateur devrait le signaler.

D’autre part ce qui est dit me pose un problème : « Il est né quelques années après la résurrection. Donc dans son enfance, son adolescence, sa jeunesse, il a nécessairement vécu au milieu de Chrétiens, il a entendu parler des Chrétiens, c’est évident. »

Tout ce que nous dit Flavius Joseph de Jésus et des Chrétiens vient du texte (mal) cité et du texte suivant. Pour notre orateur en soutane, il est « évident » que Flavius Josèphe a entendu parler des chrétiens pendant sa jeunesse à Jérusalem. Cependant Flavius Josèphe ne l’a écrit nulle part. Notre orateur ne le sait pas, il le suppose car pour lui il est évident que Jésus a existé donc qu’il y avait des Chrétiens à Jérusalem au milieu du premier siècle.

Comme cette supposition lui sert à établir l’existence de Jésus. Il tourne dans un cercle vicieux.

J’ai déjà évoqué Josèphe ici, à la troisième minute.

33’37’’

Donc un Juif, pas chrétien qui nous parle clairement du Christ. Ça c’est dans les Antiquités 18,3.

Dans les Antiquités 20,8, voilà ce qu’il nous dit : Anan le Jeune, le prêtre, le grand prêtre, qui avait reçu le Grand pontificat, qui était le grand prêtre, réunit un Sanhédrin, conseil juif, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ,  et certains autres en les accusant d’avoir transgressé la loi et les fit lapider. C’est une allusion au martyre de Jacques, cousin de Jésus hein « frère » dans la Bible, ça peut vouloir dire « cousin », « neveu », « oncle » etc. Donc Jacques, cousin de Jésus, appelé le Christ, il le dit, donc pour lui c’est un fait historique le martyre de Jacques, cousin de Jésus. Ça va ? Donc évidemment, implicitement, Jésus a vraiment existé.

Mon commentaire sur le second texte de Flavius Josèphe

Il y a écrit « frère de Jésus » et notre orateur décide qu’il faut comprendre « cousin de Jésus ». En effet Marie était vierge à la naissance de Jésus et les catholiques ont décidé qu’elle l’est restée. C’est pour cela que les catholiques refusent l’idée que Jésus a eu des frères. Les protestants ne sont pas de cet avis et ne ratent pas une occasion de raviver la querelle. Par exemple dans la vidéo dont j’ai rendu compte, à la 14 e minute.

Quoi qu’il en soit, ce texte pose lui aussi un problème d’authenticité. Voir Une invention nommée Jésus.

Tryphon

34’35’’

Ensuite, deuxième témoignage c’est un Juif qui s’appelle Tryphon. Tryphon et qui est cité par encore lui, saint Justin, notre martyre du début du deuxième siècle à Rome. Saint Justin l’a cité dans son dialogue avec Tryphon, hein il dialogue avec un Juif. Justin est un philosophe qui veut convertir à la foi chrétienne, il dialogue avec un Juif et vers l’an 150, donc une dizaine d’années avant son martyre, il publie donc, il écrit le dialogue avec Tryphon et voilà ce qu’il dit, en parlant du jugement que les Juifs portent sur Jésus, il dit : Jésus le Galiléen est l’instigateur d’une secte impie et sans loi. Il cite les Juifs qui disent ça. Et après il va contredire. Jésus le Galiléen est l’instigateur d’une secte impie et sans loi, nous l’avons crucifié. Dans la nuit ses disciples ont volé son cadavre dans le sépulcre. Ils induisent les gens en erreur, leur disant qu’il serait ressuscité des morts et monté au ciel. Donc Justin cite ce passage, cet argument que lui avancent les Juifs pour ensuite le commenter, le contredire dans son bouquin, dans son dialogue avec Tryphon. Vous me comprenez ? Hein ? Donc il se fait l’écho de ce que disent les Juifs. Les Juifs disent : nous avons crucifié Jésus, c’était un imposteur et on a bien eu raison et d’ailleurs certains ont volé son corps, avant qu’il ait ressuscité. Donc deuxième témoignage d’un Juif qui nous parle du Christ.

Mon commentaire sur Tryphon

Tout ce que nous apprend le Dialogue avec Tryphon c’est qu’au milieu du deuxième siècle des Juifs et des Chrétiens polémiquaient.

– Il vous reste cinq minutes.

– Cinq minutes ! Ça passe vite hein. Non mais de toute façon les autres…

36’17’’

Alors, en fait je n’aurai traité que la première partie du topo. Ah donc ah la fiabilité des Écritures, on n’aura pas le temps aujourd’hui. Je vais bombarder en 4 minutes 30.

36’31’’

Le Talmud

Alors on a, le troisième témoignage c’est le Talmud babylonien. Le Talmud c’est un commentaire de la Bible hébraïque. C’est les Juifs qui commentent leur Bible. Voilà, c’est d’abord la Mishna et la Gémara et le Talmud de Babylone dont la rédaction a été terminée vers la fin du quatrième siècle, nous dit que le jour de l’exécution, avant le fête de la Pâque juive Jésus de Nazareth a été pendu sur la croix parce qu’il usait de sortilèges. Il avait perverti et détourné Israël. Voilà. Encore un autre témoignage d’un Juifs sur l’existence du Christ.

Mon commentaire sur le Talmud

Nous n’avons aucune raison de penser que le témoignage du Talmud est indépendant du discours chrétien sur Jésus. Voir Une invention nommée Jésus.

37’12’’

Alors, rapidement en 3 minutes maintenant [il en faudra 12].

Est-ce que nous avons raison de mettre notre confiance dans le témoignage du Nouveau Testament ? Première manière de répondre à ça,

On lui fait sans doute signe que le temps imparti est écoulé.

– C’est vrai ?

– Oui c’est vrai !

– C’est vraiment vrai ? Première manière de répondre à ça. C’est très frustrant. C’est de se poser la question : est-ce que les textes eux-mêmes sont fiables ? Est-ce la matérialité du texte, est-ce que ces pages-là qui sont dans cette Bible correspondent aux pages qui auraient été écrites par saint Marc, saint Luc, saint Jean et saint Matthieu, dans leurs évangiles ? Alors, c’est une question importante. D’après vous, est-ce que nous avons aujourd’hui un parchemin, un papyrus, un document qui date, qui serait, qui aurait été conservé à travers le temps et qui serait de la main même d’un évangéliste ? Ou au moins à deux ou trois années près qui soit, allez copie immédiate mais en tout cas, vraiment ze parchemin où y’a ze évangile écrit par saint Marc ou saint Jean ou saint Luc. D’après vous ? Oui ? Qui dit oui ? Qui pense que oui ? D’accord. En fait, non. Nous n’avons aucun document de l’époque qui ait été conservé. Je vais vous expliquer. Parce qu’à l’époque on écrivait sur quoi ? On écrivait sur du papyrus, c’est du roseau tressé. Du roseau qui poussait en Égypte je ne sais pas où, dans le coin. Et donc c’était aussi fragile que du roseau hein au bout de quelques années ça tombait en pourriture et il fallait recopier le texte sur un nouveau parchemin. Papyrus. Il y avait aussi des parchemins. Le parchemin c’est un peu plus évolué, c’est une peau de veau, d’animal, que l’on polit, que l’on rabote, que l’on soumet à des produits tout ça. Ça nous donne une belle peau tendue sur laquelle on va écrire. Et ça se conserve beaucoup plus qu’une feuille de papyrus. Mais c’était ça. Il y avait aussi le vélin. Alors le vélin c’était la peau de veau mort-né, une peau bien plus tendre je ne sais pas quoi bon bref, c’était le haut de gamme du parchemin de l’époque et voilà. Et puis aussi il y avait un quatrième truc. On grattait. On pouvait gratter sur le texte réécrire par-dessus, sur du parchemin. Mais tout ça, ça tombait en pourriture. Avec les années passant, le climat, tout ce que vous voulez et on réécrivait, on réécrivait. Ce qui fait qu’on n’a absolument aucune espèce de document, mais d’aucun document d’ailleurs de l’Antiquité hein, il n’y a pas que les évangiles, on a aucune espèce de document qui date de  cette époque là. On a par contre des copies de copies de copies de copies de copies de copies, et je vous laisse calculer combien de copies il a fallu entre l’original et aujourd’hui. Jusqu’à l’invention de l’imprimerie. Quatorze cents cinquante et des poussières je crois. Où là évidemment on va pouvoir y aller à tire larigot, ça va pouvoir se conserver bien plus longtemps. Alors, la question c’est quelle quantité avons-nous de copies de copies de copies de copies de copies. Est-ce qu’on en a un petit peu ou est-ce qu’on en a des milliards de tonnes ? Bien, au risque de vous surprendre, je vous annonce tout de suite avant de pouvoir vous le prouver, de tous les documents de toute l’histoire de la littérature antique, le Nouveau Testament pulvérise les records.

40’52’’

Avec deux éléments de travail.

Premièrement la distance entre la rédaction de l’original et le dernier manuscrit qui a été trouvé par l’archéologie. Vous comprenez ? Si on trouve dans une grotte, je ne sais pas où des jarres contenant des parchemins, qu’on arrive à dire tiens voilà un évangile mais d’après la situation de la grotte, quand est-ce qu’elle a été murée, trouver machin chose, la jarre qui le contient, on date au carbone 14 ou je ne sais pas quelle technique, on va dire, ce parchemin date du treizième siècle. Et bien on va dire c’est gentil ton truc du treizième siècle mais enfin bon, entre les évangiles et le treizième siècle, il y a pu avoir des sacrées modifications du texte. Ben ouai, c’est vrai, c’est un argument intéressant. Si il y a un trop grand espace entre l’original, qui aurait été écrit par un évangéliste et les copies des copies des copies des copies des copies et puis la dernière copie que tu trouves dont pas une plus ancienne qu’au treizième siècle, c’est gentil, mais on peut supposer qu’en mille deux cents ans il y a eu des erreurs de copie. Alors c’est un premier élément, la distance entre l’original et le dernier parchemin trouvé. Et la date du dernier parchemin trouvé.

Mon commentaire sur la distance entre la rédaction de l’original et le dernier manuscrit

Je ne vois pas comment cela peut indiquer qu’il n’y a pas une invention au départ. Une invention peut être transmise correctement.

41’47’’

Et un deuxième critère qui va jouer, c’est la quantité de ces parchemins, papyrus retrouvés.

Si vous en trouvez que deux, ben ça ne fait que deux petits témoignages. Qui prouve que vos deux témoignages sont authentiques ? Si vous en trouvez vingt mille, et que vous les comparez entre eux, et que vous trouvez qu’entre eux, il n’y a pas de différence, vous pouvez vous dire tiens c’est curieux, dans tout le bassin méditerranéen, dans tout le monde entier on trouve à peu près vingt mille, en fait c’est vingt-quatre mille, à peu près vingt-quatre mille fragments des évangiles et on les compare entre eux, il y a zéro, pas zéro, on est à quatre-vingt-dix-neuf pourcents d’absence d’erreur. Et toutes les erreurs sont des erreurs du style une virgule, un iota, un accent mal placé, une lettre à la place d’une petite jambe qui a été mal écrite et qui ne change absolument rien au sens du texte. D’accord ? Et bien voilà la situation du Nouveau Testament et pour vous prouver, je vous dis simplement un petit élément intéressant. Si on compare par exemple avec des auteurs classiques. Donc je disais on a à peu près vingt-quatre mille manuscrits ou fragments de manuscrits du Nouveau Testament. L’ouvrage le plus répandu, après ça, c’est l’Iliade d’Homère. D’Homère l’Iliade hein, l’Iliade et l’Odyssée. Et bien, l’original a été écrit en 900 avant Jésus-Christ. Le plus ancien manuscrit que nous ayons d’Homère, de l’Iliade d’Homère, il date de 400 avant Jésus-Christ. Donc on a ici un écart de cinq cents ans entre l’original et la dernière copie trouvée. Si vous prenez Tacite, tien on a parlé de Tacite tout à l’heure, Tacite, ces fameuses Annales de Tacite qui ont été écrites en 100 après Jésus Christ, le plus ancien manuscrit qu’on ait trouvé de Tacite, il date des années mille cent. Cette fois on a mille ans entre l’original et les copies de Tacite. Et savez-vous combien de manuscrits ? Je disais vingt-quatre mille pour le Nouveau Testament. Combien avez-vous de parchemins ou de papyrus de Tacite ? Vingt. Seulement vingt. Mille ans d’écart et vingt manuscrits. Je vous laisse imaginer le nombre d’erreurs qu’il y a pu avoir. Pour le Nouveau Testament nous avons au contraire, tout au long de, attend, non, je n’ai pas répondu à la question, je vous ai dit le nombre, vingt-quatre mille, c’est impressionnant. Je ne vous ai pas dit de quand date le plus ancien, de quelle année date le plus ancien manuscrit trouvé du Nouveau Testament. Ça c’est un exemple, par exemple, c’est un passage du livre de Josué qui date du début du deuxième siècle après Jésus-Christ. Vous voyez c’est du Papyrus, pas très bien en forme, quelques problèmes, on peut voir. Alors, je vous dis, ça va, j’ai deux minutes pour expliquer ça ?

Mon commentaire sur la quantité de manuscrits

Je ne vois pas comment cela peut indiquer qu’il n’y a pas une invention au départ. Une invention peut être transmise par de nombreux manuscrits.

Quant à l’affirmation de la quasi absence d’erreurs dans les manuscrits des évangiles, c’est une contre-vérité flagrante. Voir ici.

– Va falloir conclure.

– Sont polissons. C’est la révolution. Quand même, c’est quand même hyper impressionnant. Vous savez qu’il y a eu des découvertes fantastiques à Qumrân. Vous avez déjà entendu parler de Qumran ? Qumran c’est un petit, un berger, un bédouin arabe, enfin arabe, Palestinien, on est en 1947 et il perd une chèvre, alors il va à la recherche de sa chèvre et sa chèvre tombe dans des espaces entre rocheux, et alors, pour aller chercher sa chèvre, il tombe sur une grotte, et il rentre dans une grotte et il trouve des jarres, et dans ces jarres, pléthore de manuscrits. Et en fait ces manuscrits étaient toute une collection d’écrits bibliques de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. Et comme on sait, on a pu dater précisément que ces grottes ont été murées pour échapper aux invasions, à l’invasion à l’époque de la révolte juive. On peut dater comme limite historique, l’année 68-70, l’instant où ces grottes ont été scellées. Où ces jarres, ces parchemins ne sont pas postérieurs à l’année 70. Et bien on a trouvé comme ça un parchemin qui contient des versets de l’évangile de saint Marc et qui correspondent aux Bibles que nous avons aujourd’hui donc c’est le plus ancien, alors c’est un petit peu discuté ce que je viens de vous dire mais c’est voilà, un commentaire [ … je n’ai pas compris, c’est plus marmonné que parlé] qui me semble tout à fait cohérent. Voilà.

Mon commentaire sur ce manuscrit de Qumrân

Oui les manuscrits de Qumrân datent presque certainement d’avant 70.

L’affirmation suivante est plus contestable. : « un parchemin qui contient des versets de l’évangile de saint Marc et qui correspondent aux Bibles que nous avons aujourd’hui ».

L’extrait de l’évangile selon Marc est Marc 6,52-53 : « Mais leurs cœurs étaient endurcis. Et après la traversée ils touchèrent terre à Genessaret et amarrèrent le bateau. »

Le manuscrit en question s’appelle 7Q5 (cinquième manuscrit de la septième grotte de Qumrân). Il s’agit d’un minuscule fragment :

7Q5

Il ne contient pas tout le passage mais quelques lettres de quatre lignes consécutives. Une dizaine de lettres sont certaines, d’autres sont discutées. Voici en gras les lettres certaines de 7Q5.

                                       mais leurs cœurs étaient

                                   endurcis.  Et après la traversée,

         ils touchèrent terre à Genessaret et

                                             amarent le bateau.

Des recherches assistées par ordinateur ont montré qu’aucun autre texte connu ne correspond à ces quelques lettres.

Cette reconstitution et tout ce qui concerne ici 7Q5 provient des pages 43 à 47 de Graham Stanton, Paroles d’évangiles ? Cerf, 1997. Pour en savoir plus, consulter les ouvrages de Carsten Peter Thiede.

Tout cela se heurte à trois problèmes :

– La longueur des lignes ne correspond pas (voir la citation du texte de Marc, quelques lignes plus haut). Pour que ces lettres proviennent de Marc 6,52-53, il faudrait qu’il s’agisse d’une variante que nous ne connaissons pas. C’est possible mais cela contredit l’affirmation de notre orateur qui prétend que le texte « correspond aux Bibles que nous avons aujourd’hui ».

– L’identification d’autres lettres est fortement contestée.

– Et surtout, ces quelques lettres pourraient appartenir à un texte antique qui n’est pas l’évangile selon Marc et qui ne nous est pas parvenu autrement. Les grottes de Qumrân nous ont livré de nombreux textes que l’on ne connaissait pas auparavant.

Bref, notre orateur a bien raison de dire que « c’est un petit peu discuté ». Il a tout-à-fait tort de dire qu’il s’agit précisément du texte que nous lisons dans nos Bibles.

Cet argument en faveur de l’existence de Jésus est vraiment très faible.

P52

Un autre parchemin, et un peu plus tardif cette fois, le P52 de J. Rylands, ça ne me parle pas, qui a été écrit en 125-130 après Jésus-Christ, et sur ce parchemin on a seulement un écart de trente à quarante ans entre la rédaction de l’original, il s’agit de l’évangile de saint Jean, et saint Jean, l’évangile, a été écrit dans les années quatre-vingt-dix. Et bien on a trouvé un manuscrit de l’évangile de saint Jean qui date de l’année 125-130. C’est prodigieux. En termes de, ça fait seulement trente à quarante ans entre le vrai saint Jean qui a écrit son évangile et la copie de la copie de la copie qu’on a retrouvée. On pulvérise tous les records avec ça. Il n’y a aucun autre écrit de l’Antiquité qui peut se prévaloir d’une telle proximité. Voyez, entre l’auteur et le dernier parchemin trouvé. Voilà il y a ainsi pléthore de parchemins.

Mon commentaire sur P52

Il s’agit probablement du plus ancien manuscrit évangélique.

P52

Il n’est pas bien grand mais il contient sur ses deux faces une centaine de lettres et l’identification du texte n’est pas contestée. Notre orateur enjolive un peu les choses car la datation n’est pas aussi précise qu’il le prétend. L’analyse de l’écriture d’un manuscrit dont on ne sait rien de celui qui l’a écrit ne peut pas être précise à quelques années près. Il est plus raisonnable de parler de la première moitié du deuxième siècle, ce qui est déjà remarquable.

Notre orateur dit que c’est « prodigieux ». Pourquoi pas ?

Il ne faut cependant pas confondre ancienneté et authenticité. Cela n’indique pas que l’évangile selon Jean raconte une histoire vraie, ni que Jésus a existé.

Dire qu’il y a pléthore de parchemins est exact mais n’apporte qu’une chose : montrer que les évangiles sont les textes qui ont été les plus recopiés pendant l’Antiquité. Cela n’indique pas qu’ils racontent une histoire vraie.

– Merci mon père.

Deux cents cinquante en majuscules, deux mille huit cents en minuscules, quinze mille traductions dans d’autres langues. Quinze mille traductions, vous savez que on traduisait les évangiles et après on pouvait les comparer entre eux et on n’a pas trouvé d’erreur, deux mille deux cents lectionnaires liturgiques. Voilà donc  on peut avoir une totale confiance, mes chers amis, dans le fait que le Nouveau Testament que vous lisez, c’est vraiment ce texte-là qui a été écrit. Et pour terminer en beauté, je vais vous citer saint Augustin lui-même, grand évêque, qui est mort en 430 et qui nous dit la chose suivante : si les livres que l’Église désigne sous le nom d’apostoliques, c’est-à-dire écrits dans l’entourage des apôtres, transmis par les apôtres eux-mêmes et accrédités d’une façon si extraordinaire par les peuples, marquent une origine incontestablement authentique, alors il n’y a pas de livre au monde dont on puisse garantir l’authenticité. Il dit, si vous refusez l’authenticité du Nouveau Testament, vous devriez bazarder toutes vos bibliothèques, parce que, alors là, si le Nouveau Testament n’est pas authentique, aucun de vos livres ne peut l’être. Car nous avons la médaille d’or des livres les plus attestés, les plus copiés, et avec la distance la plus courte entre l’original et le dernier parchemin trouvé. Amen Alléluia. Merci.

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