Wikipedia et l’existence de Jésus

Wikipedia est capable du meilleur et du pire. Les articles de sciences dures peuvent être exacts et objectifs. Les articles d’histoire ou de religion peuvent déchainer les passions. L’existence de Jésus concerne l’histoire et la religion. L’article de wikipedia consacré à ce sujet, intitulé thèse mythiste, n’est pas un long fleuve tranquille. En témoigne l’étonnante longueur de la page de discussion et la tension qui s’en dégage.

À la critique d’un de ses articles, Wikipedia répond habituellement « au lieu de critiquer, participez à l’amélioration de l’article ».

Eh bien j’ai essayé.

Continuer la lecture de Wikipedia et l’existence de Jésus

Brunor défend l’existence de Jésus

« Jésus n’a pas existé », c’est ce qu’un fâcheux prétend au début de cette sympathique bande dessinée. L’enquête qui suit apportera d’impressionnantes preuves de l’existence de Jésus.

C’est bien connu, on peut trouver n’importe quoi sur internet. Un livre a davantage de crédibilité, surtout quand il est publié par un éditeur prestigieux. C’est le cas du Cerf, éditeur réputé pour les questions religieuses.

Nous allons parcourir www.Jésus Qui ? L’enquête historique que Brunor a publié au Cerf en 2004.

Continuer la lecture de Brunor défend l’existence de Jésus

Une critique par Georges Daras

Sur son site Exégèse et théologie, Georges Daras a mis en ligne une critique de mon livre. Georges Daras n’a pas aimé ce livre, pas du tout. Il s’en explique longuement. En nombre de pages, sa critique représente à peu près le tiers du livre critiqué. À part lui et moi, il n’y a certainement pas grand monde à l’avoir lue en entier.

Bon, je ne suis pas d’accord avec ce qu’il a écrit, je vais expliquer pourquoi, brièvement.

Dans mon livre j’ai soulevé contre l’existence de Jésus des objections qui me semblent graves. Georges ne les conteste pas, il reconnaît tout.

Aucun document non chrétien n’atteste l’existence de Jésus. Georges Daras est du même avis : « les attestations externes (c’est-à-dire non chrétiennes) de Jésus ne sont pas d’une grande utilité pour le Jésus de l’histoire » (point 1).

Les évangiles se contredisent. Georges Daras me signale que tout le monde le sait : « Dans ce chapitre, l’auteur passe en revue des contradictions d’ordre théologique, événementiel et chronologique. La démarche est fastidieuse pour qui a un minimum de connaissance des évangiles et de la recherche. Tout est archi-connu, et depuis fort longtemps » (juste avant le point 15).

Les évangiles ne font pas de l’histoire mais de la théologie d’après l’Ancien Testament. Pour Georges Daras, c’est une banalité : « Que les évangiles ne sont pas de l’histoire, et que les récits qui les composent sont le fruit d’une intense réflexion théologique dont les racines puisent essentiellement dans l’Ancien Testament. M. Bourgeois ne nous apprend rien » (point 23), et « Dans son livre, de chapitre en chapitre, il ne fait que constater ce que tous les exégètes et les théologiens savent: c’est de la théologie, pas de l’histoire » (point 24).

Les évangiles racontent des histoires incroyables. Georges Daras me rappelle que tout le monde le sait : « Il est indéniable que dans la démarche herméneutique qui est celle des évangiles, il y a une part, j’ose dire, importante de créativité, et ce que l’on pourrait appeler, sans les connotations péjoratives que d’aucuns voudraient y voir, la fiction. C’est une réalité que tous les exégètes reconnaissent » (point 32).

Il reconnaît tout cela mais cela ne l’impressionne pas : ces « raisons sont nettement insuffisantes » pour « déclarer que Jésus n’a jamais existé » (point 23).

Voilà, notre divergence est là. Les évangiles constituent l’essentiel de notre documentation sur Jésus. Ils montrent de façon très nette qu’ils ne sont pas fiables.Georges Daras reconnaît tous ces problèmes mais il fait quand même confiance aux évangiles. Pourquoi ? Les historiens spécialistes de Jésus ont donné quelques arguments pour expliquer que, malgré leurs défauts, les évangiles peuvent être considérés comme des sources fiables, ce qui leur permet de considérer que Jésus a existé.  J’ai examiné ces arguments, ils sont tous mauvais, un chapitre de mon livre leur est consacré. Georges Daras n’a pas cru bon de critiquer ce chapitre.

Je ne saurai donc pas pourquoi, malgré tous les éléments qui disent le contraire, Georges Daras pense pouvoir trouver une vérité historique dans les évangiles.

J’ai aussi signalé que la plupart des chercheurs sur le Jésus historique travaillent au sein d’un institut de recherche catholique ou protestant.

Comme précédemment, Georges Daras le reconnaît mais il ne voit pas le problème : «Oui, tout comme la plupart des biologistes dans un labo de biologie, et les gymnastes dans un gymnase. Il faudrait aussi regretter que les rédacteurs du Nouveau Testament aient été chrétiens… Non, M. Bourgeois, qu’elles soient catholiques ou protestantes, les Facultés de théologie sont des lieux de recherche et d’enseignement, pas des églises ! » (à la fin de cette page ).

Les facultés de théologies sont effectivement des lieux de recherche et d’enseignement. Mais elles revendiquent leur foi et leur rôle est d’étudier la théologie. Si elles étudient l’histoire de Jésus, leur jugement sera fatalement biaisé par leur foi. Contrairement au christianisme, la biologie et la gymnastique ne sont pas des religions.

Georges Daras fait-il confiances au lobby du tabac pour connaître les dangers de la cigarette ?

Le reste de son texte ne concerne que des problèmes de forme. C’est beaucoup moins intéressant.

Retour à l’accueil

Capture

Charlie Hebdo

Charlie Hebdo a abordé à plusieurs reprises le problème de l’existence de Jésus. La dernière fois, ce tragique 7 janvier 2015, Antonio Fischetti le journaliste scientifique de Charlie disait pourquoi Jésus n’a pas existé. Dans une colonne parallèle, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur défendaient l’historicité de Jésus.

Cet article repose sur des raisonnement discutables et des erreurs factuelles. Il ne permet donc pas d’établir quoi que ce soit.

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur sont les réalisateurs de Corpus Christi. Il s’agit d’une série télévisée sur Jésus diffusée sur la chaîne de télévision Arte en 1997. Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ne sont pas des historiens professionnels mais ils se sont sérieusement documentés sur Jésus, ils ont étudié le dossier, ils se sont posé la question de l’existence de Jésus.

Continuer la lecture de Charlie Hebdo

Sciences et Avenir

Bien sûr, l’actualité du problème de l’existence de Jésus n’est pas quotidienne, mais il arrive que des média s’en fassent l’écho.

À la page 29 de son hors-série de janvier/février 2016, Dieu et la Science, Sciences et Avenir aborde le problème de l’existence de Jésus. Dans un article consacré à l’origine des principaux textes chrétiens (le recueil appelé Nouveau Testament), trois phrases défendent l’existence de Jésus. Les voici :

« Quid de l’existence de Jésus ? « Aussi assurée que celle de Socrate ! répond Frédéric Amsler. Ce dernier n’a certes rien écrit, mais ses disciples, tels Platon et Xénophon, en parlent abondamment. » L’historicité de Jésus est même mieux attestée encore dans la mesure où l’on dispose de textes hostiles au christianisme, datant du Ie siècle, qui ne remettent jamais en cause son existence ».

Frédéric Amsler, de l’Institut romand des sciences bibliques de Lausanne, est l’expert consulté par Science et Avenir.

Continuer la lecture de Sciences et Avenir