Ils sont très aimables. Ils regrettent que je ne croie pas, me suggèrent d’entendre enfin la Bonne Nouvelle, me mettent en garde car au paradis il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus, me rappellent que Jésus m’aime et qu’il m’aidera…
La dernière en date est plus construite que les autres : « Quelle tristesse, tant d’énergie pour quelque chose d’aussi vain … Quel chrétien se soucie de savoir si les sciences ont démontré ou non l’historicité de Jésus Christ ?? Les évangiles sont amplement suffisants. Il est ressuscité, il nous libère du mal qui nous retenait et qui malheureusement vous retient encore … Oui, que d’énergie dépensée en vain … »
Évangiles contre science (ou raison), pas moyen de trancher. Nos façons de (nous) convaincre ne sont pas les mêmes. Le discours chrétien ne me parle pas et je n’ai pas l’ambition de convaincre les croyants.
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Je crois qu’il faut distinguer deux formes de “mythisme”.
La première, c’est le mythisme stricto sensu, qui rejette l’historicité de Jésus. Les auteurs qui s’en réclament peuvent être accrédités (mais c’est rarissime) par l’establishment académique. C’est le cas notamment de Nanine Charbonnel (“Jésus, sublime figure de papier” Ed. Berg Int.), oeuvre préfacée par Thomas Römer, professeur au Collège de France et à l’Université de Lausanne, Nanine Charbonnel étant elle-même professeur à l’Université de Strasbourg Marc Bloch II). La lecture des textes néotestamentaires comme étant des midrashim ne présuppose pas nécessairement un rejet de l’historicité de Jésus (voir par exemple John Shelby Spong, évêque épiscopalien émérite et membre du Jesus Seminar, et son commentaire du 4e Evangile).
La seconde appréciation du terme “mythisme” considère les récits fondateurs comme des mythes (conception virginale, miracles, transfiguration, résurrection, etc) mais ne rejette pas l’idée qu’un obscur thaumaturge galiléen il y a 20 siècles ait pu servir de support à l’élaboration des textes par quelques auteurs qui se sont réclamés disciples du personnage. Apollonius de Tyane ou Hani traceur de cercles ou Simon le magicien auraient pu tout aussi bien connaître une postérité mondiale que Jésus.
Les “spécialistes” comme vous les appelez, c’est-à-dire les théologiens académiques officiellement reconnus par les Universités publiques (à distinguer des Facultés libres de type évangélique comme Aix en Provence, Nogent sur Marne et Vaux sur Seine) se rattachent sans l’avouer explicitement à cette seconde acception du “mythisme”. Ils défendent leur position, leur notoriété, leur renommée et malheureux celui qui oserait se dédire.
Personnellement, ce qui me fascine dans l’histoire du christianisme, c’est sa longévité face à l’ évidence de la non historicité des récits bibliques qui en sont les éléments fondateurs.