Une vidéo tente de prouver l’existence de Jésus

Il est abondamment prouvé sur internet que Jésus a existé.

Cette vidéo est représentative de sites, livres et articles où l’on répète sans vérifier.

Voici le texte de la vidéo avec mes commentaires en italique.

Les preuves avancées à l’appui de l’historicité de Jésus sont des textes antiques maintes fois avancés et maintes fois réfutés. Il n’est pourtant pas inutile d’y revenir. Le lecteur intéressé trouvera détails et références dans Une invention nommée Jésus.

Titre : Quelles sont les preuves de l’existence de Jésus-Christ ? Jésus – Mythe ou réalité

Vidéo de 7’56’’ avec voix off, citations et images pieuses :

Video 0-40

Jésus de Nazareth, nombreux sont ceux qui réfutent ou nient l’existence de ce personnage et considèrent son histoire comme une légende totalement fantaisiste.

La Bible suffit-elle à prouver son existence ?

Si nous considérons ce livre comme le récit d’adeptes pleinement convertis, les plus sceptiques voudront sûrement des éléments plus objectifs, des preuves moins discutables, mais y en a-t-il vraiment ? On est en droit de se poser la question.

1’ 08’’

Mais quelles sont donc les preuves de l’existence de Jésus ?

Un premier élément peut être l’utilisation de sa naissance comme repère chronologique. Ne sommes-nous pas en 2011 après Jésus-Christ ?

La date de référence d’un calendrier peut être mythique. Voir le calendrier romain basé sur fondation légendaire de Rome le 27 avril 753 avant Jésus-Christ par Romulus et Rémus, fils du dieu Mars, élevés par une louve. L’argument pour l’historicité de Jésus est vraiment très faible.

Mais partons sans plus tarder, pour un voyage à travers le temps et l’espace, et allons à la rencontre de l’Histoire, à la rencontre de ceux qui ont côtoyé de manière directe ou indirecte, Jésus.

1’41’’

Video 1-41 Thallus

Notre voyage débute donc là où tout à commencé. Nous sommes en Palestine au premier siècle, alors sous domination romaine. C’est ici qu’est né Thallus, un historien samaritain, et c’est, quelques temps plus tard qu’il écrira à propos de Jésus. Malheureusement, ses écrits datant de l’an 52 sont aujourd’hui perdus mais certains fragments, cités par d’autres auteurs, nous sont malgré tout parvenus. Il y a entre autres, Jules l’Africain un auteur chrétien des années 220 qui le cite à propos de l’obscurité qui a eu lieu au moment de la crucifixion de Jésus :

Video 2-25 eclipse

Jules l’africain notait donc l’impossibilité d’une éclipse solaire puisque Jésus est mort au moment de la Pâque lors de la pleine lune.

Un témoignage utile est un témoignage indépendant des Chrétiens.

À partir du IIe siècle les chrétiens étaient suffisamment nombreux et répandus pour que tout le monde en ait entendu parler. Un témoignage trop tardif sur Jésus aura donc peu de chance d’être indépendant. C’est pour cela que les défenseurs de l’existence de Jésus tiennent à fournir un témoignage sur Jésus qui date du Ier siècle.

Il est clair que si Thallus a écrit quelques mots sur Jésus en 52, il s’agit là d’un témoignage extrêmement précieux.

Il ne reste plus qu’à savoir comment la date de 52 a été établie. C’est incroyable le nombre de sites qui mentionnent cette date sans préciser comment elle a été établie ! J’ai peut-être mal cherché mais je n’ai pas trouvé l’explication sur le net.

Heureusement le papier existe encore. Vous trouverez tous les détails dans le Jésus de l’historien Maurice Goguel édité par Payot en 1950.

Un texte antique ne porte généralement pas de date. Pour connaître son âge, il faut souvent chercher des indices dans le texte lui-même. Voici ce qu’on a tiré de Thallus.

Thallus a écrit un livre intitulé histoires couvrant la période s’étendant de la guerre de Troie jusqu’à la 167e Olympiade (112-109 avant J.-C.). Les histoires de Thallus ne peuvent donc pas faire état des ténèbres ayant accompagné la mort de Jésus. Il y a une erreur.

On peut envisager plusieurs explications. L’une d’elle consiste à corriger le texte de Jules l’Africain qui nous renseigne sur Thallus. À la place de la 167e (en grec : rxz) olympiade on peut préféré lire la 207e (sz) olympiade (49-52 après J.-C.). Cette supposition est invérifiable car tous les manuscrits dont on dispose sont des traductions.

La date de 52 vient de là et uniquement de là : une supposition à propos d’une erreur de copiste. Et c’est encore trop optimiste car si les histoires de Thallus couvrent la période allant jusqu’à l’an 52, cela signifie qu’il a écrit après 52 et pas du tout qu’il a écrit en 52.

Finalement, tout ce qu’on peut dire c’est que Thallus a écrit avant 221 puisque c’est l’année où Jules l’Africain nous parle du livre de Thallus.

Thallus a pu écrire au IIe siècle ou au IIIe siècle. Comme on ne sait rien d’autre de lui, il n’y a aucune raison de penser que son témoignage est indépendant des chrétiens. Ce n’est donc pas une preuve de l’existence de Jésus.

 Les spécialistes modernes du Jésus historique ne prennent pas la peine de mentionner Thallus parmi les sources sur Jésus. À part Goguel, on peut aussi lire Charles Guignebert dans son Jésus de 1939, à la note 1 de la page 16 : « Je n’accorde aucune importance au prétendu témoignage d’un certain Thallus le Samaritain, dont l’Histoire se place quelque part entre l’année 29 et l’année 221, à peu près. Au dire de Julius Africanus, ce Thallus aurait expliqué par une éclipse les ténèbres qui couvrent toute la terre, de la sixième à la neuvième heure, selon Marc 15,33 et Synopse. Cela prouve – et rien du tout de plus – qu’il connaissait le récit du supplice de Jésus tel que le donnaient les chrétiens de son temps. »

 

Ce détail est intéressant mais le point à noter est le fait que l’existence de Jésus est un fait acquis pour les deux auteurs. D’autant plus notable que Thallus n’a pas d’a priori étant historien et païen, c’est-à-dire non converti au christianisme.

 

Parmi les écrits chrétiens de l’Antiquité aucun ne dit que Jésus n’a pas existé. Les adversaires du christianismes savaient donc que Jésus a existé.

L’argument est un classique. J’y ai déjà répondu .

3’ 00’’

Video 3-20 Josèphe

A présent, c’est au tour de Josèphe (37-97), un historien romain d’origine juive plus connu sous le nom de Flavius Josèphe. Auparavant prêtre, pharisien, il a aussi été chef militaire juif pendant la guerre contre Rome. Il s’est rendu au général romain Vespasien pendant le siège de Jotapata alors que beaucoup de ses compagnons se sont suicidés plutôt que de se rendre. Sa collaboration avec les romains l’a fait haïr par ses compatriotes juifs. Mais en tant qu’historien juif, il a écrit, entre autres Guerre des Juifs et Antiquités juives. C’est d’ailleurs dans ce dernier ouvrage qu’il fait référence à Jésus.

Video 4 Testimonium

Ce témoignage est beaucoup plus sérieux. En effet Flavius Josèphe est un personnage connu du Ier siècle. C’est un Juif qui a vécu en Palestine depuis sa naissance en 37 jusqu’à son départ pour Rome en 70 après avoir collaboré avec l’occupant romain. Il a écrit deux remarquables ouvrages sur l’histoire des Juifs qui ne sont pas perdus car on a pris la peine de les recopier. On dispose donc de quelques manuscrits des ouvrages de Josèphe.

Il est dommage que notre vidéo ne donne pas le texte entier. Dans le passage de Josèphe sur Jésus on peut aussi lire

« Jésus, homme sage, si toutefois il est permis de l’appeler un homme, car il faisait des prodiges »

« C’était le Christ »

« Car il leur apparut le troisième jour vivant à nouveau. Les prophètes divins ayant du reste prédit cela de lui et bien d’autres prodiges. »

Comme on l’a remarqué depuis longtemps un Juif qui écrirait de telles choses sur Jésus irait immédiatement se faire baptiser. Or Josèphe ne l’a pas fait.

Il est très difficile de penser que Flavius Josèphe a écrit ce texte qu’on lui attribue.

Rappelons que les œuvres de Josèphe sont parvenus jusqu’à nous car ses manuscrits ont été recopiés. Or Josèphe était considéré comme un traitre, à juste titre, par les Juifs. Ses livres ont été copiés, transmis, non par des copistes juifs mais par des copistes chrétiens.

Le plus vraisemblable est qu’un de ces copistes chrétiens a ajouté dans l’œuvre de Josèphe ces passages qu’un Juif n’aurait jamais écrits.

Il reste un débat car ce copiste a pu soit ajouter la totalité du texte sur Jésus ou seulement les quelques passages problématiques.

Cela fait au moins trois siècles que le débat dure et nous ne sommes pas capables de trancher. On ne sait pas si Josèphe a écrit sur Jésus.

Josèphe ne nous fournit donc pas de preuve de l’existence de Jésus.

4’01’’

Video 4-10 Serapion

Un nouvel indice, conservé au British Museum a été écrit aux environs de l’an 73. Il s’agit du manuscrit syriaque N° 14658. Dans cette lettre envoyée par un syrien nommé Mara Bar-Serapion à son fils, alors qu’il est en prison, il encourage sont fils à poursuivre la sagesse. Soulignant que ceux qui ont persécuté les sages ont eu des problèmes. Il prend comme exemples les morts de Socrate, Pythagore et Christ. À propos de Christ, il dit :

Video 4-30 Serapion

La datation donnée, 73, n’est guère assurée. Nous ne savons rien de Bar Sérapion aussi les seuls éléments de datation viennent de la lettre elle-même : L’auteur était prisonnier des Romains à la suite de troubles s’étant produit dans sa ville de Samosate. Comme Samosate a été prise deux fois par les Romains, en 72 et en 165, cette lettre peut dater de la seconde moitié du Ier siècle ou de la seconde moitié du IIe.

De plus il n’est même pas certain qu’il s’agisse de Jésus. Dans cette lettre il est uniquement question du « roi sage » des Juifs. « Christ » et « Jésus » ne sont pas écrits. « À propos de Christ » est donc très optimiste.

4’42’’

Video 4-30 Suétone

Un nouvel indice intéressant nous a été laissé par Suétone (69-125). Archiviste à la cour de l’empereur Hadrien, il été disgracié en 122. Il se consacra alors à des ouvrages historiques.

Video 4-40 Suétone

Ce passage n’est pas une preuve directe de l’existence de Christ, mais il prouve qu’au temps de Néron, c’est-à-dire une trentaine d’années après la mort de Christ, il y avait des personnes qui se réclamaient de Christ. Difficile alors de croire que Christ n’ai pas réellement existé.

Ce « Chrestos » fait évidemment penser à Jésus-Christ. Le Christ (ou le Messie) est le sauveur attendu par les Juifs. L’attente du Christ était vive au Ier siècle aussi « Chrestos » peut désigner n’importe quel agitateur juif. De plus les faits se déroulent à Rome dix ou vingt ans après la mort supposée de Jésus. On ne peut donc pas assurer que ceci le concerne. Cela ne montre pas que Jésus a existé.

5’26’’

Video 5-30 Tacite

Voyons maintenant Cornélius Tacite (55-118), il est considéré comme le plus grand historien de la Rome impériale. Il décrit l’incendie de Rome en 64 et explique que les Chrétiens sont devenus les boucs émissaires de Néron qui les accuse d’avoir provoqué le feu. Vers 116 il écrit ceci :

Video 6 Tacite

Il est clair que Tacite parle de Jésus. On retrouve cependant le problème que j’ai signalé à propos de Thallus. Un témoignage trop tardif n’est guère concluant car l’auteur peut avoir été renseigné par des chrétiens.

La mort de Jésus est datée des environs de l’an 30. Tacite écrit à Rome vers 115 alors que les chrétiens étaient déjà nombreux à Rome. Il est possible, et à mon avis probable, que Tacite n’a pas fait d’enquête dans la lointaine Palestine et s’est renseigné auprès des chrétiens. Dans ce cas son témoignage n’est pas une preuve de l’existence de Jésus.

5’55’’

Video 5-10 Lucien

Les auteurs grecs ne sont pas en reste puisque Lucien de Samosate (125-192), écrivain grec satirique, parle de Christ ainsi :

Video 5-20 Lucien

Lucien de Samosate est encore plus tardif. Il n’apporte rien.

6’27’’

Nombreux sont les écrits qui attestent et confirment l’historicité de l’existence de Jésus-Christ. Cette réalité est également confirmée par de nombreux évangiles apocryphes mais aussi par le Talmud, écrit de référence du judaïsme. Et le Coran, livre saint de l’Islam. Ces écrits confirment non seulement l’existence de Jésus-Christ mais ils attestent également de sa résurrection et des miracles réalisés par lui et ses disciples.

Tous ces écrits sont encore plus tardifs et n’apportent rien de plus.

7’00’’

Video 7

Mais au-delà de la réalité de son existence quelle importance donnons-nous à la venue de Jésus sur terre. Quel sens donnons-nous au mot Christ qui lui est toujours attaché et qui veut dire Messie ou sauveur ? Au-delà même de son existence, au-delà même de sa condition humaine comment Jésus peut s’inscrire dans un plan divin, dans un plan qui nous dépasse. Un plan de salut et d’amour. Il appartient à chacun de faire selon sa foi et selon sa conviction. Et moi j’y crois.

Video 7-30

S’il existe de bons arguments en faveur de l’existence de Jésus, pourquoi ne les trouve-t-on nulle part ?

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