Est-on bien renseigné, bien documenté, à propos de Jésus ?
Certains affirment que Jésus est l’un des personnages de l’Antiquité que nous connaissons le mieux. D’autres pensent que l’on ne sait rien de lui.
Pour être abondamment renseigné sur Jésus il suffit de lire la Bible et plus précisément les évangiles. Ces quatre livres racontent avec force détails l’existence de Jésus, sa vie sa mort et son enseignement. Il est exact que peu de personnages de l’Antiquité bénéficient d’une biographie aussi importante.
Cependant une lecture des évangiles, même superficielle, montre que ces quatre livres se contredisent et qu’il leur arrive de raconter des histoires invraisemblables. Une lecture plus attentive montre que le principal souci de leurs auteurs n’est pas de faire de l’histoire mais de faire de la théologie, de transmettre un message religieux.
Le lecteur ne doit pas s’imaginer qu’il s’agit là d’une opinion personnelle ou d’une marotte de bouffeur de curés. Des historiens professionnels croyants et travaillant pour une institution catholique peuvent émettre le même son de cloche :
« On ne comprend rien des premiers textes chrétiens, mais rien du tout au point de vue historique si on ne voit pas qu’on a affaire à des gens qui ne veulent pas faire de l’histoire comme on dit mais simplement qui veulent dire leur conviction dans cette présence de Jésus ». Charles Perrot. Corpus Christi. Émission Résurrection. 28e minute. DVD, Arte vidéo, 1997-2004.
Charles Perrot est prêtre, professeur honoraire à l’Institut catholique de Paris. Son Jésus et l’histoire est un classique.
Concernant les contradictions :
« mon jugement est celui-ci : les diverses tentatives pour concilier les contradictions chronologiques entre les synoptiques et Jean sont non plausibles, inutiles, et trompeuses. Les deux traditions évangéliques nous ont donné des informations chronologiques inconciliables. » Raymond E. Brown. La mort du Messie. Page 1506. Bayard 2005. Édition américaine de 1994.
Raymond E. Brown est lui aussi un prêtre et un éminent spécialiste catholique.
Comme les évangiles constituent à peu près notre seule source documentaire sur Jésus, on peut en conclure que nous sommes très mal renseignés sur le personnage. Voire pas du tout.
Tout cela est largement détaillé et argumenté dans Une invention nommée Jésus.
Il est souvent affirmé, particulièrement sur internet que les évangiles ont été écrits par des compagnons de Jésus, des « témoins oculaires » et qu’ils sont donc particulièrement fiables.
Le point que j’envisage de traiter dans ce billet est le suivant : qui a écrit les évangiles ? Ont-ils été écrits par des compagnons de Jésus ? Sont-ils des reportages ?
Il existe une tradition qui permet de l’affirmer. La tradition est ce qu’on peut tirer des écrits chrétiens anciens. Examinons cette tradition. Voici ce qu’en dit Pierre Grelot (lui aussi prêtre et professeur à l’Institut catholique de Paris) dans Cahier Évangile N° 45. 1983. Pages 8 et 9.
Témoignages anciens sur l’origine des évangiles.
De Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie, commentateur des « Sentences du Seigneur » (vers 125), cette indication reçue d’un « presbytre »:
« Marc, qui fut interprète de Pierre, écrivit exactement mais sans ordre tout ce qu’il se rappelait de ce qui fut dit et fait par le Seigneur. »
Eusèbe de Césarée (IVe s.), qui rapporte l’indication, la commente:
Marc « n’avait en effet ni entendu ni accompagné le Seigneur. Mais plus tard, comme je l’ai dit, il accompagna Pierre. Or, celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, mais sans établir un ordre entre les sentences du Seigneur, si bien que Marc n’est pas fautif en écrivant certaines choses selon qu’il s’en souvient. Il n’a eu qu’un souci: celui de ne rien laisser de ce qu’il avait entendu et de n’y rien dire de mensonger » (Histoire ecclésiastique, III xxxix, 15).
Eusèbe décharge visiblement Marc du reproche de désordre qu’on pourrait faire à son livret. Le travail de Matthieu est dans une situation différente, d’après le même Papias:
« Matthieu donc réunit en ordre les sentences [du Seigneur] en langue hébraïque; mais chacun les interpréta comme il pût » (ibid. n° 16).
D’Irénée de Lyon (avant 200), dans un livre qui défend contre les hérétiques la tradition authentique des apôtres, seule « règle de la vérité », ce bref résumé des indications connues à son époque :
« Matthieu publia chez les ‘hébreux’, dans leur propre langue, une forme écrite d’Evangile, tandis que Pierre et Paul, à Rome, annonçaient l’Evangile et fondaient l’Eglise. C’est après leur ‘départ’ (= décès) que Marc, le disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre. Quant à Luc, le compagnon de Paul, il consigna lui aussi dans son livre ce qui avait été prêché par celui-ci. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, celui-là même qui avait reposé sur sa poitrine (cf. Jean 13,23), publia lui aussi l’Evangile tandis qu’il séjournait à Ephèse en Asie » (Contre les hérésies, III, i, 1).
Les Juifs « hébreux » sont distingués ici de ceux qui parlaient le grec dans les communautés de la Dispersion. Pour ce livret de Marc, Irénée fait probablement écho à la tradition de Rome, où il était allé vers 190 à l’occasion de la querelle sur la date de Pâque. Il a lu par ailleurs les écrits de Papias. Originaire de la province romaine d’Asie, il a entendu dans sa jeunesse un disciple de Jean, Polycarpe, mort en 155: c’est ainsi qu’il connaît les traditions d’Ephèse où Jean, dit-il, « vécu jusque sous le règne de Trajan » (Contre les hérésies, III, iii, 4). Mais il est possible qu’en faisant appel à ses souvenirs de jeunesse, il confonde ici trois personnages du même nom (l’apôtre, le presbytre et le prophète auquel on doit l’Apocalypse). En tout cas, le mot « Evangile » désigne toujours, chez Irénée, la prédication de la Bonne nouvelle, finalement consignée par écrit dans les quatre livrets qui représentent seuls la « traditions des apôtres ».
Clément d’Alexandrie (entre 180 et 211/216) avait recueilli dans ses livres des traditions relatives aux livrets évangéliques. Elles ne subsistent que dans les résumés, introduits par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (VI, xiv, 5-7):
Clément « dit que ceux des évangiles qui contiennent des généalogies ont été écrits en premier; que celui qui est selon Marc fut entrepris de façon suivante: qu’au temps où Pierre prêchait publiquement la Parole à Rome et exposait l’Evangile sous l’action de l’Esprit, ceux qui en grand nombre, y étaient présents demandèrent à Marc, étant donné qu’il accompagnait Pierre depuis longtemps et qu’il se souvenait des choses dites par lui, de mettre par écrit ses dires, qu’il le fit et donna l’Evangile à ceux qui le lui avaient demandé; que Pierre, l’ayant appris, ne dit rien ni pour l’en empêcher, ni pour l’y pousser; que, de son côté, Jean, le dernier, voyant que le côté matériel des choses avait été mis en lumière dans les évangiles, poussé par les disciples, fit, en étant divinement porté par l’Esprit, un évangile spirituel ».
L’anecdote relative à l’Evangile de Marc a une saveur populaire indéniable: « On dit que… » Mais elle fait au moins entrevoir l’existence de matériaux écrits avant la publication finale qu’Irénée, témoins plus direct et plus sobre, place après la mort des apôtre Pierre et Paul.
De la liste dite: « canon de Muratori », texte romain datant du dernier quart du IIe siècle, traduction latine très mauvaise d’un texte grec. On ne peut le rendre que d’une façon approximative:
« Le troisième livre d’Evangile est selon Luc. Luc est ce médecin qui, après l’ascension du Christ, fut emmené par Paul comme compagnon de voyage (? ou: appliqué au droit?). Il écrivit en son nom à sa propre manière. Toutefois, comme il n’avait pas vu lui-même le Seigneur en chair, c’est donc selon qu’il put l’atteindre qu’il le fit, en commençant son récit à partir de la naissance de Jean. »
Ces textes se contredisent car
– Irénée nous dit que Marc écrit après la mort de Pierre.
– Clément d’Alexandrie nous dit que Marc écrit du vivant de Pierre.
De plus Irénée nous dit que Matthieu écrit avant Marc. Les spécialistes qui analysent et comparent les textes des évangiles nous disent le contraire.
Faut-il faire confiance à la tradition ? Peut-être, une confiance modérée en tout cas. Voici ce qu’en dit Raymond E. Brown, déjà cité :
« Il est tout aussi vain d’en appeler à la tradition car, en matière d’identification des auteurs des livres bibliques, les auteurs chrétiens ont simplement copié les uns sur les autres (ou développé l’information qu’ils avaient reçue en y ajoutant quelques épisodes de légendes). La « tradition », sur ce genre de sujet, si unanime soit-elle, n’a généralement guère plus de valeur que la première affirmation qui en est à l’origine. » Croire en la Bible à l’heure de l’exégèse. Raymond E. Brown. Page 62. Cerf, 1981-2002.
Un point me dérange plus que les autres dans ces récits traditionnels sur les auteurs des évangiles. Ces témoignages racontent que Matthieu, Marc, Luc et Jean ont écrits leurs évangiles indépendamment.
Or l’étude des évangiles montre qu’ils se sont intimement inspirés les uns des autres (voir mon billet Le problème synoptique).
L’étude des évangiles me semble contredire absolument la tradition car les histoires traditionnelles sur la naissance des évangiles ne sont pas compatibles avec les textes que nous possédons.
Alors, qui a écrit les évangiles ? Des auteurs successifs dont on peut essayer de deviner où ils ont écrit mais dont on ne sait rien.
Bien entendu, cela ne suffit pas à jeter le discrédit sur ces textes. Cela ne signifie pas non plus que Jésus n’a pas existé. Cela montre seulement que les évangiles ne sont pas des « récits de témoins oculaires » et fait un argument de moins à ceux qui défendent l’existence de Jésus.
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2,5 millions d’années supposées de l’apparition des premiers hominidés…les religions monothéistes, entre 2 mille et 2 mille cinq cent ans….Où étaient donc ces dieux avant ? Jésus né dans un étable un jour de noël …? Premier inceste : dieu créateur qui engrosse une vierge, fruit de sa création…? mais, trop occupé pour être père à plein temps, aurait confié la paternité à Joseph…Qui, réfléchissant quelque peu, peut croire en de telles sornettes ?
Il aura fallu que Constantin, empereur corrompu, décide d’imposer le christianisme comme religion d’Etat obligatoire, pour que des scriboulliards soumis se mettent à laisser courir leurs imaginaires afin d’en inventer des histoires à dormir debout…Etonnant, surprenant, même pas…rien que du fantasme de névrosé hystérique…
Existe-t-il quelque chose vraiment qui aurait à voir avec ces histoires sorties de la nuit des temps ? Rien de ce que j’en ai lu ne m’a convaincu…J’ai donc décidé d’aller voir du côté de ceux qui parlent de la vie après la vie, de ceux qui racontent ce qu’ils ont vécu après avoir été déclaré mort et revenu à la vie…
J’en suis donc au “peut-être”, en effet, qu’il existe autre chose, un mystère…Ce dont je suis sûr, c’est qu’il ne sert à rien d’avoir peur de mourir, puisqu’à peine conçu, nous sommes déjà destinés à mourir tôt ou tard…et, c’est si court une vie d’humain, aussi longue qu’elle puisse être…J’ai aujourd’hui plus de 77 ans, né à Chemnitz d’un père Allemand avec qui ne n’ai jamais vécu, et d’une mère belge qui m’a amené en France en 1945, je fus baptisé catholique. Père de 7 fils, je n’en ai baptisé qu’un..ai-je eu tord ? Je n’en sais rien. En ayant perdu un, né handicapé et mort à 6 ans, j’ai eu peur de perdre le dernier qui avait été touché par une méningite. J’ai toutefois fait appel au Padre Pio pour lui demander son aide. Je pense qu’il a sauvé notre fils. Nous nous sommes rendus à San Giovanni de Rotondo en pélérinage dans la période où son corps avait été exhumé et exposé au public. Inutile d’ajouter que ma foi est très incertaine, mais que les histoires du Padre Dio comme celles du père Brune m’intéressent très sincèrement.