Le problème synoptique

La comparaison des évangiles montre que, avant d’atteindre la forme qu’on leur connaît, ils ont suivi une évolution complexe au cours de laquelle ils se sont influencé les uns les autres. À ceux qui se demandent comment on peut arriver à une telle conclusion, je propose un petit aperçu de la question.

Les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) présentent de nombreux versets communs :

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– Les 320 versets communs aux trois synoptiques (la triple tradition) sont exposés à peu près dans le même ordre.

– Presque tout Marc est contenu dans Matthieu.

– Alors que 30 versets sont connus du seul Marc, plus de 1000 versets sont connus de Matthieu et/ou de Luc mais pas de Marc.

Ces premières constatations sont à l’origine de la théorie des deux sources (1861) : Marc aurait écrit son évangile en premier. Matthieu et Luc auraient utilisé Marc ainsi qu’une autre source, perdue, appelée Q (de l’allemand Quelle, source).

Les éléments inconnus de Marc viendraient de Q et les différences entre les récits parallèles seraient dues aux libertés prises par Matthieu et Luc envers leurs sources.

Cette théorie a introduit l’idée que les évangiles se sont inspiré les uns des autres, c’est-à-dire qu’ils présentent entre eux des liens généalogiques. Malheureusement cette idée est démentie par les faits. Par exemple, elle suppose que Matthieu et Luc ont écrit indépendamment l’un de l’autre alors que dans la triple tradition, Matthieu et Luc s’accordent souvent contre Marc. Une façon simple de résoudre ce problème est d’imaginer un autre document, une version antérieure de l’évangile de Marc, utilisée par Matthieu et Luc puis remaniée pour conduire à la version de Marc que nous connaissons.

Cette amélioration est toutefois loin de résoudre toutes les difficultés. « Le succès de cette théorie ne doit pourtant pas faire méconnaître qu’elle reste simpliste et ne rend compte des faits littéraires que d’une façon fort approximative. D’ailleurs sa simplicité même la condamne. L’évolution littéraire d’où sont sortis nos évangiles a été longue et complexe, nous l’avons senti. C’est une illusion de vouloir lui donner une solution simple. Il ne faut pas craindre, au contraire, de mettre en œuvre tous les documents variés et toutes les étapes rédactionnelles que semblent exiger les données littéraires. »[1]

Fort de ce constat, Marie-Émile Boismard, un des meilleurs spécialistes des évangiles, propose sa solution au problème synoptique.

C’est peu dire que Boismard ne craint pas la complexité[2] :

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Boismard a repris l’idée de la source Q commune à Matthieu et à Luc. Les documents A, B et C sont les évangiles primitifs, construits à partir d’éléments plus ou moins isolés (la tradition). Comme leurs noms l’indiquent, Matthieu-Intermédiaire, Marc-Intermédiaire et Proto-Luc sont des documents intermédiaires, malheureusement perdus[3]. Boismard a en outre relevé quantité de caractéristiques littéraires pour établir le style de chaque auteur. Ces indices peuvent l’aider dans l’attribution de chaque passage à tel ou tel document.

L’évangile de Jean a lui aussi une structure complexe, issue d’une histoire tourmentée. Il pose des problèmes analogues [4] que Boismard propose de résoudre ainsi :

Capture5            Jean II-A, Jean II-B et Jean III sont des documents intermédiaires malheureusement perdus.

Il est temps de donner un minuscule aperçu de la nécessité d’une telle construction. J’ai choisi l’exemple de l’onction de Béthanie.

L’onction de Béthanie

Dans chacun des quatre évangiles, on rencontre une fois et une seule l’histoire de l’onction de Jésus par une femme au cours d’un repas.

  1. L’onction[5]
Mathieu 26 Marc 14 Luc 7 Jean 12
6 Comme Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, 3 Comme il était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux et qu’il était à table, 36 Un pharisien l’invitait à manger chez lui. Il entra dans la maison du pharisien et s’étendit. 1 Jésus vint à Béthanie où était Lazare que Jésus avait relevé d’entre les morts.2 On lui fit là un dîner, et Marthe servait, et Lazare était un des convives.
7 une femme s’approcha de lui une femme vint 37 Et voilà qu’une femme, 3 Alors Marie
une pécheresse de la ville, sut qu’il était à table dans la maison du pharisien,
avec un flacon d’albâtre rempli d’un parfum avec un flacon d’albâtre rempli d’un parfum de nard authentique elle apporta un flacon d’albâtre rempli de parfum prit une livre de parfum de nard authentique
de grand prix, très coûteux ; fort coûteux,
38 et, se tenant en arrière à ses pieds et pleurant, elle commença à lui arroser les pieds de ses larmes
et elle les essuyait avec ses cheveux,
et elle le lui versa sur la tête pendant qu’il était à table. elle brisa le flacon et le lui versa sur la tête.
elle lui baisait les pieds et les oignait de parfum. en oignit les pieds de Jésus
et les essuya avec ses cheveux.
Et la maison s’emplit de l’odeur du parfum

Les quatre récits défilent sur le même canevas, parfois avec les mêmes mots. Cela ne se produirait pas s’ils étaient écrits par des témoins indépendants.

Des points communs et des divergences apparaissent entre les quatre évangiles :

Matthieu Marc Luc Jean
L’hôte s’appelle Simon.      x    x x[6]
La femme s’appelle Marie.      x    x
La femme est une pécheresse. x
Un flacon d’albâtre.      x    x x
Le parfum est un nard authentique.    x x
Le parfume coûte très cher.      x    x x
Le parfum est versé sur la tête.      x    x
Le parfum est versé sur les pieds. x x
Les larmes. x

Pour élaborer son récit, Jean a fusionné maladroitement ceux de Marc et de Luc. En effet, il s’accorde avec Marc pour utiliser « un parfum de nard authentique » et avec Luc pour le verser sur les pieds de Jésus et non sur sa tête. Le résultat est curieux : alors que chez Luc la femme essuie sur les pieds de Jésus ses propres larmes, Jean lui fait essuyer le parfum. Le parfum de nard étant une huile, l’opération a peu de chance d’être menée bien (une livre représente plus de trois cents grammes).

Des divergences apparaissent également au sujet du temps et de l’espace.

Luc place son histoire quelque part en Galilée avant la mort de Jean Baptiste, au début du ministère de Jésus.

Les autres évangélistes placent l’onction à Béthanie, non loin de Jérusalem, six jours avant la Pâque pour Jean (12,1), deux jours pour Matthieu (26,2) et Marc (14,1).

Aussi Matthieu et Marc ont-ils introduit l’onction entre deux épisodes qui, dans l’évangile de Luc, sont restés accolés :

Matthieu 26 Marc 14 Luc 7
3 Alors les grands prêtres et les anciens du peuple se rassemblèrent dans la cour du grand prêtre appelé Caïphe,4 et tinrent conseil pour se saisir de Jésus par ruse et le tuer. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment se saisir de lui par la ruse et le tuer. 2 Les grands prêtres et les scribes cherchaient la manière de le supprimer ;
5 Mais ils disaient : pas pendant la fête, de peur qu’il y ait du tumulte dans le peuple. 2 Car ils disaient : pas pendant la fête, sinon il y aura un tumulte du peuple. car ils craignaient le peuple.
(Onction de Béthanie) (Onction de Béthanie)
14 Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, 10 Judas Iscarioth, l’un des douze, 3 Et Satan entra en Judas, appelé Iscarioth, qui était du nombre des douze.
alla vers les grands prêtres s’en alla vers les grands prêtres, pour le leur livrer. 4 Il s’en alla parler avec les grands prêtres et les officiers sur la manière de le leur livrer.

2. La réaction de l’assistance

Matthieu 26 Marc 14 Luc 7 Jean 12
8 En voyant cela les disciples s’indignèrent et dirent : 4 Il y en avait qui s’indignaient entre eux : 39 A cette vue le pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même :Si c’était un prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu’elle est, car c’est une pécheresse. 4 Judas Iscariote, un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit :
à quoi bon cette perte ? à quoi bon perdre ce parfum ?    
9 Car on aurait pu le vendre cher 5 Ce parfum-là aurait pu se vendre plus de trois cents deniers   5 Pourquoi n’avoir pas vendu ce parfum trois cents deniers
et donner le prix aux pauvres ! qu’on aurait donnés aux pauvres.Et ils grondaient après elle.   pour les donner aux pauvres ?
      6 Il ne disait pas cela par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur, avait la bourse et en emportait le contenu.
10 Jésus le sut et leur dit : 6 Mais Jésus dit : 40 Jésus lui répondit : 7 Jésus lui dit :
    Simon, j’ai quelque chose à te dire.  

Cette fois, c’est Marc qui fusionne deux textes. La répétition anormale du mot « parfum » aux versets 4 et 5 le fait pressentir. Marc 4 vient de Matthieu et Marc 5 de Jean.

  1. La réponse de Jésus

Ensuite les récits divergent.

Chez Luc, le reproche du pharisien permet à Jésus d’aborder un des thèmes favoris de Luc : le pardon des pécheurs[7]. C’est pourquoi la femme est une pécheresse et l’hôte un personnage hostile[8]. De surcroît, cet épisode sur le pardon des péchés apparaît opportunément pour justifier les mauvaises fréquentations que l’on vient de reprocher à Jésus, « le glouton, l’ivrogne, l’ami des percepteurs et des pécheurs » (7,34), alors que Jean Baptiste « ne mange pas de pain, ne boit pas de vin » (7,33) [9].

D’après les autres évangiles, Jésus parle de tout autre chose : des pauvres (c’est pourquoi Luc est le seul à ne pas signaler que le parfum coûte très cher) et de sa sépulture prochaine (c’est pourquoi l’histoire se déroule peu avant la Passion) :

Matthieu 26 Marc 14 Jean 12
laissez-là. laisse-là garder cela pour le jour de mon ensevelissement.
pourquoi fatiguez-vous cette femme ? Car elle a bien travaillé pour moi. Pourquoi la fatiguez-vous ? Elle a bien travaillé pour moi.
11 Car vous aurez toujours les pauvres avec vous, 7 Car vous aurez toujours les pauvres avec vous,et vous pourrez leur faire du bien quand vous voudrez, 8 Car vous aurez toujours les pauvres avec vous,
mais vous ne m’aurez pas toujours. mais vous ne m’aurez pas toujours.8 Elle a fait ce qu’elle a pu : mais vous ne m’aurez pas toujours.
12 Si elle a renversé ce parfum sur mon corps, D’avance elle a parfumé mon corps
c’est en vue de mon ensevelissement. Pour l’ensevelissement.
13 Oui je vous le dis, où que soit proclamé cet évangile de par le monde, on parlera aussi de ce qu’elle vient de faire, et on se souviendra d’elle. 9 Oui je vous le dis, où que l’évangile soit proclamé, de par le monde, on parlera aussi de ce qu’elle vient de faire, et on se souviendra d’elle.

Des deux propositions de Marc qui ouvrent le discours de Jésus, Jean prend la première (« laisse-la ») et Matthieu la seconde (« pourquoi la fatiguez-vous ? »). Cela montre que Marc a fusionné les récits de Matthieu et de Jean[10].

Chez Marc encore, la suite du verset 6 se trouve au verset 8. Tout le verset 7 est donc une insertion. Sa partie centrale, absente des versets parallèles de Matthieu et de Jean, est une insertion dans l’insertion.

La fin du verset 7 de Jean rompt la phrase dans laquelle elle est placée et il est impossible de lui donner un sens satisfaisant[11]. Elle a manifestement été ajoutée sous l’influence de Marc ou de Matthieu par quelqu’un qui voulait que Jean évoque lui aussi l’ensevelissement de Jésus.

  1. La recherche des origines

Ces insertions et ces fusions de textes étant suffisamment établies, Boismard tente la reconstitution des textes primitifs du dialogue[12]. Il retire de Jean tout ce qui n’est pas indispensable à l’histoire (principalement l’intervention de Judas) et ne retient de Marc que ce qui ne se trouve pas chez Jean.

Récit I (numéros des versets de Marc) Récit II (numéros des versets de Jean)
4 Il y en avait qui s’indignaient entre eux : 4 (Judas) dit :
« à quoi bon perdre ce parfum ? » 5 « Pourquoi n’avoir pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? »
6 Mais Jésus dit : 7 Jésus dit :
« Pourquoi la fatiguez-vous ? « Laissez-la,
Elle a bien travaillé pour moi :
8 d’avance elle a parfumé mon corps pour l’ensevelissement. » 8 car vous aurez toujours les pauvres avec, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »

Bien sûr cette reconstitution n’est qu’hypothétique mais reconnaissons que ces deux récits sont débarrassés des problèmes que l’on rencontre dans les textes évangéliques. Les réponses correspondent aux questions, les incohérences et les répétitions ont disparu.

Comme on est encore confronté à des récits parallèles, on peut chercher celui qui est à l’origine de l’autre. « Le récit I est le plus primitif, car il n’a pu être élaboré que dans des milieux parfaitement au courant des coutumes juives, et sa rédaction grecque trahit une origine sémitique [13] […] Le récit II est une réinterprétation du récit I, faite [par des chrétiens non Juifs]. Ignorant que le fait d’être enseveli sans les onctions rituelles[14] était une ignominie, on ne voyait plus le sens de cet ensevelissement fait à l’avance. »[15]

  1. L’évolution des récits

Jean a fusionné Marc et Luc.

Marc a fusionné Matthieu et Jean.

Marc a subi des ajouts qui ont eux-mêmes été enrichis.

Jean a subi l’influence de Marc ou de Matthieu.

Tous dérivent de textes plus anciens qui eux mêmes sont issus d’un texte primitif. On dit qu’un tel texte constitue la tradition et l’on suppose que la tradition renvoie à des faits.

Non, la théorie des deux sources, même améliorée, ne convient pas. En revanche, toutes ces observations prennent place dans le schéma cité plus haut :

Le Marc-Intermédiaire a fusionné les textes des Documents B et C. L’ultime rédacteur marcien a ajouté l’insertion dans l’insertion (« et vous pourrez leur faire du bien quand vous voudrez » Marc 14,7) et peut-être aussi « et ils grondaient après elle ».

« Le récit du Document A fut repris dans le Matthieu-Intermédiaire […] mais l’ultime rédacteur matthéen le remplaça presque complètement par un autre récit reprenant, moyennant un certain nombre de retouches, le récit composite du Marc-Intermédiaire. »[16] Du récit du Matthieu-Intermédiaire, il ne resterait que des traces, par exemple la formule simple « pourquoi fatiguez-vous cette femme » au lieu de « laissez-la, pourquoi la fatiguez-vous ». Il est difficile de dire qui a ajouté Matthieu 13 et Marc 9, quasiment identiques.

Jean II-A a repris le récit du Document C puis Jean II-B l’a sensiblement modifié.

Il a emprunté à Marc : « de nard authentique » et « trois cents deniers ». Il a emprunté (maladroitement) deux détails à Luc : ce sont les pieds de Jésus qui ont été oints et la femme les a essuyés avec ses cheveux.

Il a également ajouté

– les versets 1 et 2 (sauf « On lui fit un dîner »).

– « garder cela pour mon ensevelissement » qui a son équivalent en Marc et Matthieu. Jean le place à un autre endroit, signe du caractère secondaire de ce passage.

– la « livre » de parfum. Ce mot ne revient dans tout le Nouveau Testament qu’en Jean 19,39 à propos des aromates apportés par Nicodème pour l’ensevelissement de Jésus. Cette précision a sans doute remplacé le « flacon d’albâtre » de Matthieu, Marc et Luc.

– « et la maison s’emplit de l’odeur du parfum ». La maison symbolise l’Église.

– tout ce qui concerne Judas (versets 4 et 6)[17].

L’ultime rédacteur johanique aurait ajouté la fin du verset 7.

Quant au récit de Luc, Boismard semble avoir quelques réticences à dire que, tout en racontant l’histoire de la pécheresse pardonnée, il dérive de l’histoire de l’onction de Béthanie : « Malgré certains contacts littéraires dus à des contaminations tardives, le récit de Luc concerne un autre événement (voir la note 123) »[18]. Il faut aller au bout de la note 123 pour lire le contraire: « En résumé, on ne retiendra d’original [dans le récit de Luc] que la parabole [versets 41 à 48]. Tout le reste serait composé de matériaux repris, soit au Marc-Intermédiaire, soit, peut-être à Jean 8,3-11 »[19].

  1. Que s’est-il passé ?

« À l’origine de ce récit il y eut un événement très précis. Au cours d’un repas à Béthanie, une femme vint répandre sur la tête de Jésus un vase de parfum. C’était là une marque d’honneur attestée dans la Bible… »[20]

Les spécialistes ont bien raison d’être optimistes mais si nos quatre récits proviennent de la même histoire, les auteurs divers et successifs ont pris tant de libertés avec les textes, les ont tellement modifiés qu’on peut les soupçonner d’avoir aussi inventé l’événement afin de pouvoir raconter une « parole de Jésus ». Et que mon lecteur ne s’imagine pas qu’il s’agit d’un cas isolé, les auteurs des évangiles traitent généralement les histoires qu’ils racontent avec la même liberté[21].

[1] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Deuxième tome. Préface par Pierre Benoit. Page 9.

[2] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. D’après le schéma de la page 17.

[3] Supplantés par les versions ultérieures, les documents primitifs n’ont pas été recopiés. À moins de renouveler le miracle de la découverte des manuscrits de la mer Morte, il ne faut pas trop compter les retrouver.

[4] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Troisième tome. Introduction E. Pages 67 à 70. En fait, c’est plus compliqué : « Nous aurions été souvent plus à l’aise en distinguant, non pas deux, mais trois niveaux successifs pour Jean II. Nous y avons renoncé faute de critères suffisants. » Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Avant-propos du troisième tome. Page 7.

[5] Ce qui suit est tiré de la Synopse des quatre évangiles de Marie-Émile Boismard. Tome 2, notes 123, 372 et 313.

La traduction des évangiles est celle de Jean Grosjean à la Bibliothèque de la Pléiade.

[6] On apprendra en Luc 7,40 que le pharisien qui reçoit Jésus s’appelle Simon.

[7] Il y revient à l’occasion des trois paraboles de son chapitre 15 (dont celle de l’enfant prodigue), au cours de l’histoire de Zacchée (19,1-10) ainsi qu’avec l’histoire du bon malfaiteur crucifié en même temps que Jésus (23,40-43). Tous ces épisodes ne se rencontrent que dans l’évangile de Luc. On peut peut-être ajouter le pardon de la femme adultère qu’on ne rencontre que dans l’évangile de Jean (8,1-11) mais qui provient sans doute de celui Luc (« Si l’on s’en tient au texte adopté par la plupart des critiques, il est difficile d’échapper à cette conclusion : l’ensemble […] fut rédigé par Luc. » Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Troisième tome. Note 159. I. 1. b. Page 216.).

[8] L’identité des personnages hostiles à Jésus n’a aucune importance, ils sont interchangeables. Par exemple, ceux qui demandent à Jésus si l’on peut payer l’impôt à César sont « les pharisiens » (Matthieu 22,15), « les grands prêtres, les scribes, les anciens » (Marc 11,27 puis 12,22) ou « les scribes et les grands prêtres » (Luc 20,19).

[9] Cette différence était annoncée depuis longtemps par le même Luc. Un ange a annoncé la naissance de Jean-Baptiste et celle de Jésus dans des termes fort semblables (Luc 1). Parmi les rares différences entre les deux annonces, Jésus « sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. » (Luc 1,32) alors que Jean Baptiste, « sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson forte.» (Luc 1,15).

[10] On peut aussi penser que Matthieu et Jean ont chacun retenu ce qui leur plaisait chez Marc.

[11] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Deuxième tome. Note 313. I. 1. c. Page 372.

[12] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Deuxième tome. Note 313. I. 1. c. Page 372.

[13] Le grec du Nouveau Testament présente de nombreuses caractéristiques qui le rapproche de l’hébreu ou de l’araméen (langues sémitiques).

[14] D’après les évangiles synoptiques c’est sans les onctions rituelles que Jésus a été enseveli (Matthieu 27,59-60 et parallèles). Pour Jean (19,39-40) Joseph d’Arimathie et Nicodème ont fait le nécessaire.

[15] Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Deuxième tome. Note 313. I. 2. a. puis 3. Page 372.

[16] Ibid. Deuxième tome. Note 313. II. 5. Page 373.

[17] Ibid. Troisième tome. Note 272. II. Pages 301 et 302.

[18] Ibid. Deuxième tome. Début de la note 313. Page 371.

[19] Ibid. Deuxième tome. Fin de la note 123. Page 179.

[20] Ibid. Deuxième tome. Note 313. II. 1. Page 372.

[21] Boismard s’en explique. « Pour ceux qui ne sont pas accoutumés à ce genre d’enquête historique, il y a là une source possible d’étonnement, voire de scandale. Ils auraient tort de s’en troubler […] Ce travail de réflexion, d’adaptation, de présentation, ils [les premiers disciples de Jésus] l’ont accompli sous la conduite de l’Esprit Saint. Ici intervient, du moins pour le croyant, une donnée supérieure d’importance capitale : celle de l’inspiration des Écritures […] Si Dieu a permis, et même voulu, cet aménagement du message, c’est qu’il était nécessaire pour rendre assimilable un mystère de soi inexprimable. » Marie-Émile Boismard. Synopse des quatre évangiles. Deuxième tome. Préface par Pierre Benoit. Pages 9 et 10.

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